Le marché du silicium «saturé» dès 2014, selon la CAQ

Par Éditions Nordiques 17 Décembre 2015
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Le député Donald Martel, en compagnie de son collègue André Lamontagne, lors de la tournée de la CAQ dans la région plus tôt cette année.

Selon le député Donald Martel, de la Coalition Avenir Québec (CAQ), le marché mondial du silicium était déjà «saturé» en 2014, alors que le gouvernement avait annoncé que FerroAtlantica jetait l’ancre à Port-Cartier. Celui qui occupe le rôle de porte-parole de la Côte-Nord pour la formation de François Legault, affirme que le gouvernement «n’a pas de plan de développement économique».

«Je sympathise beaucoup avec les gens de Port-Cartier. Après toutes les illusions qu’on a fait croire, avec le Plan Nord, aux gens de la Côte-Nord, ce n’est certainement pas le genre de nouvelle qu’ils attendaient», a mentionné Donald Martel. Le député de Nicolet-Bécancour a suivi le dossier avec attention à l’époque, puisque FerroAtlantica avait lorgné son comté pour s’établir, comme à d’autres endroits, dont Baie-Comeau.

M. Martel affirme avoir questionné le gouvernement, en 2014, sur l’évolution du marché mondial du silicium. Surtout que l’usine de Silicium Québec emploie une centaine de travailleurs à Bécancour. «J’ai dit (en 2014) qu’il n’y avait pas de place pour deux usines. Le marché était saturé. Force est de constater que le marché n’a pas bougé tant que ça depuis», a affirmé le caquiste.

«J’ai dit (en 2014) qu’il n’y avait pas de place pour deux usines. Le marché était saturé.» -Donald Martel

Donald Martel a également rappelé la fusion entre le Groupe FerroAtlantica et Global Speciality Metals (propriétaire de Silicium Québec) en février. À ce moment, FerroAtlantica affirmait que le projet de Port-Cartier demeurait une priorité, ajoutant que «le projet FerroQuébec à Port-Cartier conserve toute sa pertinence». L’entreprise affirmait alors que le marché du silicium est «en pleine croissance».

Même si le M. Martel reconnait que le gouvernement a peu de pouvoir face aux marchés globalisés, il affirme que le gouvernement «a le pouvoir sur ce qu’il fait croire à la population». Le député ne croit pas que l’émission plus rapide du décret environnemental ait changé la donne, en raison de la dynamique du marché mondial.

Écrans de fumée des libéraux, selon le PQ
Le Parti québécois a «déploré la perte de cet investissement de 382 millions $» et note qu’il s’agit «du deuxième projet d’investissement majeur dont l’arrêt est annoncé» en peu de temps. Le projet d’usine d’engrais agricole IFFCO, à Bécancour, a été mis sur la glace dernièrement en raison du prix de l’urée sur le marché mondial.

«Nous sommes très loin des promesses libérales de Philippe Couillard, qui avait assuré que l’effet libéral allait miraculeusement créer 250 000 emplois. Les écrans de fumée des libéraux font miroiter des emplois, mais sans résultats», a mentionné le chef du PQ, Pierre Karl Péladeau.

«Les écrans de fumée des libéraux font miroiter des emplois, mais sans résultats.» -Pierre Karl Péladeau

«La création d’emplois, on ne l’a pas vu. Tout ce qu’on a vu, c’est des pertes d’emplois et l’austérité», a mentionné la députée de Duplessis, Lorraine Richard. «Je voudrais sincèrement que cette fois-ci, le gouvernement écoute les gens de la Côte-Nord et propose des solutions à très très court terme», a-t-elle continué.

Quand on lui rappelle que c’est sous un gouvernement du Parti québécois que FerroAtlantica a été approché pour s’installer au Québec, Mme Richard réplique qu’à «ce moment-là, est-ce qu’on pouvait prévoir que la Chine contrôlerait le marché à ce point-là? Je ne crois pas». Elle se dit en désaccord avec le caquiste Donald Martel qui croit que le marché était déjà «saturé» en 2014. «S’ils avaient vu ces signaux-là dès le départ, ils n’auraient pas investi», affirme la députée.

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