La robe de Gulnara: trouver le bonheur dans le chaos

Par Éditions Nordiques 29 novembre 2011
Temps de lecture :

Pour le metteur en scène de La robe de Gulnara, Jean-Sébastien Ouellette, la morale de cette pièce de théâtre est que tout le monde veut pouvoir vivre pleinement. La pièce aurait pu être une critique sociale sur les camps de réfugiés, avoir un parti pris pour l’une des parties en conflit, pointer du doigt un système politique, mais non. L’équipe voulait plutôt mettre de l’avant les gens. «On est pour les humains.»

La robe de Gulnara, c’est la robe de mariage de la sœur de Mika, qu’elle tache accidentellement. «Si au Québec ça serait l’enfer comme situation, là-bas, dans le camp de réfugiés, c’est pire encore», met en situation Jean-Sébastien Ouellette. Pire parce que les solutions sont moins nombreuses et moins accessibles, mais aussi parce que ce mariage représente beaucoup plus que l’union de deux personnes pour ce camp, il en a besoin, pour y mettre du bonheur, de l’amour, de l’espoir, tendre vers une vie «normale».

Camp de réfugiés, guerre, détresse, tout ça peut sembler lourd. Mais le metteur en scène se montre rassurant, il y a beaucoup d’humour. «Ça demeure une fable, un conte pour adulte. C’est une métaphore sur les épreuves et l’entraide, sur les forces et faiblesses de l’humain.»

Comme au cinéma
Afin de prendre une distance sur l’histoire et d’y apporter une profondeur, c’est le fils de Mika qui raconte l’aventure vécue par sa mère 30 ans plus tôt, alors qu’il retourne sur le camp – qui n’en est plus un. Ce fils a peu de répliques, mais sa présence est très importante. Il répond à sa mère, tente de l’aider même, malgré le fossé temporel. Et il s’adresse en russe. «Même si on ne comprend pas ce qu’il dit, on comprend l’émotion, on saisit ce qu’il dit.»

Plusieurs ont évoqué le dynamisme de la pièce. Selon Jean-Sébastien, c’est dû aux 33 courts tableaux qui se succèdent. «Les scènes se succèdent rapidement. Il y a un enchaînement qui ressemble au cinéma», explique le metteur en scène.

Aidée d’une solide distribution (Catherine Hughes, Jean-René Moisan, Nancy Bernier, Marilyn Perreault, Annie Ranger, Sébastien René et Sasha Samar), la pièce risque de créer une vive réaction émotive aux spectateurs. Comme l’auteure l’a vécu en lisant un article sur le camp et qui aura inspiré cette histoire d’une robe de mariage dans un lieu où le chaos semble souvent avoir le dessus sur le bonheur.

La robe de Gulnara est une charge émotive de 75 minutes. De passage à la Salle Jean-Marc-Dion le 1er décembre.

Partager cet article