La baie de Sept-Îles à l’étude

Par Fanny Lévesque 3 mars 2016
Temps de lecture :

Les eaux de la baie de Sept-Îles feront l’objet d’une étude pancanadienne qui permettra de mieux connaître la biodiversité en milieu nordique. Les données récoltées chez nous, à partir de l’été 2016, serviront même de référence à travers le monde.

Ottawa a confirmé mercredi, une aide de 6 millions $ pour soutenir les recherches du Réseau stratégique pour les océans canadiens en santé, qui a ciblé Sept-Îles comme un des «endroits parfaits» pour mener ses travaux. L’aide sur cinq ans, provient du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et de Pêches et Océans Canada.

«C’est un projet pancanadien d’envergure internationale», n’hésite pas de qualifier la directrice de l’Institut nordique de recherche en environnement et en santé au travail (INREST), la Dre Julie Carrière. Pas moins de 11 universités et 39 chercheurs participent au projet mené par le Canadian Healthy Oceans Network (CHONe) rattaché à l’Université Memorial de Terre-Neuve, dont Dr Paul Snelgrove dirige les travaux de la phase 2.

«Le but est de développer des outils et des indicateurs du niveau de perturbation de l’écosystème en milieu nordique», poursuit Mme Carrière, dans les secteurs en eau froide, situés en périphérie des grands océans. «Ça va fournir des outils pour permettre de faire du développement durable (…) permettre aussi aux gouvernements, dans leurs politiques, d’orienter la gestion de l’écosystème».

Pour Dre Carrière, les données qui seront recueillies à Sept-Îles «sont essentielles» tant sur le plan scientifique qu’au niveau de la gestion gouvernementale. «Il n’existe pas ou peu d’indicateurs en milieu nordique, soulève-t-elle. Des pays comme l’Islande ou d’autres pays nordiques vont aussi pouvoir utiliser cette base de données pour travailler sur leur territoire».

Occasion unique

C’est d’ailleurs «une chance exceptionnelle» pour Sept-Îles d’être partenaire des travaux, par l’entremise de l’INREST. «On parle d’un projet estimé à plus de 10 millions $ pour l’ensemble des travaux à travers le pays, dont le site de Sept-Îles fait partie», affirme Mme Carrière, qui a été nommée au conseil des directeurs du projet de CHONe, phase II.

Le Port de Sept-Îles et la Ville de Sept-Îles, via de l’Institut, ont également consenti d’injecter 1 million $ dans le projet, aussi sur cinq ans. «De ce montant, 250 000 $ sont versés par l’INREST au projet CHONe II et le reste de la somme sera attribuée au projet sous forme de contribution nature», ajoute Mme Carrière.

La baie de Sept-Îles a été retenue «comme un des sites des travaux de recherche» parce qu’elle regroupe un grand nombre de facteurs pouvant influencer son écosystème, comme la présence d’activités industrielle, municipale et récréotouristique, en plus d’avoir un apport en eau douce grâce aux rivières qui s’y déversent. «Dans le secteur de Sept-Îles, on retrouve des facteurs de stress ainsi que des zones non-perturbées à proximité, ce qui fait un choix d’intérêt pour les chercheurs», affirme-t-elle.

Le projet CHONe II s’est amorcé en juillet 2015 et doit s’échelonner jusqu’en 2020. L’INREST planche en parallèle sur un portrait de la baie de Sept-Îles avec plusieurs partenaires du milieu depuis 2013.

 

Partager cet article