DOSSIER: La direction d’école expliquée

Par Fanny Lévesque 12 novembre 2015
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Entrevue avec Lise Madore

Un imposant travail d’équipe

Soucieuse de favoriser une plus grande autonomie chez élèves, la directrice de l’école Jean-du-Nord et Manikoutai, Lise Madore perçoit sa fonction comme celle du capitaine d’un beau grand navire qui doit mener son équipage à bon port.  Une destination fixée d’un commun accord par l’ensemble des acteurs du milieu de l’éducation.

«Je me dois de mobiliser mes troupes pour aller dans une même direction. Je ne décide pas seule de cette destination. Cependant, on doit suivre des directives qui proviennent du ministère de l’Éducation et de la Commission scolaire du Fer à laquelle on doit rendre des comptes. Comme on fait partie d’une communauté, on se doit de rayonner à l’extérieur de nos mur», souligne celle qui croit fermement en l’importance de mettre les jeunes en contact avec le sport et la culture.

Lise Madore (Photo: Le Nord-Côtier)

Lise Madore (Photo: Le Nord-Côtier)

Pour les jeunes, l’école constitue un milieu de vie dans lequel ils évoluent. «C’est un milieu social pour eux. Oui, il y a des embûches. Des rapports de force qui n’ont pas toujours lieu d’être. On est un endroit où les gens apprennent à mieux vivre en société. On est là pour les aider à se forger de bonnes valeurs. À travers nos actions, on lutte contre l’intimidation. C’est un combat constant», soutient-elle.

Des partenaires importants

Dans toutes ses actions, Mme Madore se préoccupe d’entretenir des rapports harmonieux avec les différents intervenants du milieu scolaire.

«Il est primordial qu’on travaille ensemble. Dans la plupart des cas, ça se fait facilement. Ici, on fonctionne beaucoup par sous-groupe. J’ai trois adjointes qui m’épaulent. On fait des rencontres selon les besoins. On se doit d’être efficace. Il n’y a pas de temps à perdre» – Lise Madore

Les deux écoles qu’elle dirige à Sept-Îles nécessitant des approches différentes, en raison de l’âge des élèves. «Plus les élèves prennent de l’expérience, plus on les implique avec nous dans nos prises de décisions. On est moins rigide avec eux, explique-t-elle. L’encadrement se fait moindre, mais il revêt une aussi grande importante. On constate qu’on a souvent de meilleurs résultats lorsque les élèves sont impliqués dans un projet.»

De vives inquiétudes

Dans une période où le secteur de l’éducation fait l’objet de coupes budgétaires, Lise Madore considère qu’il est de plus en plus difficile d’en arriver à bâtir un plan de réussite scolaire qui tient compte de l’ensemble des besoins des élèves. «On vit des restrictions. On est limité dans notre capacité d’agir. Ça impose de faire des choix. On doit songer à regrouper des services. Eh oui, ça affecte bien, malgré nous, certains jeunes», déplore-t-elle.

Très concernée par l’avenir des jeunes, la directrice considère qu’il y a une très grande différence entre le discours des gens par rapport à l’importance de l’éducation et les choix qui sont effectués par le gouvernement en place. «Dans le discours, les gens disent que l’éducation est importante. Ça ne transparaît pas toujours dans les choix politiques et économiques que l’on effectue en tant que société. C’est dommage que l’éducation en fasse les frais. Je crois sincèrement qu’on hypothèque grandement la relève.»

Entrevue avec Louise Bourgeois

Un acteur important dans la réussite scolaire

Louise Bourgeois (Photo: Le Nord-Côtier)

Louise Bourgeois (Photo: Le Nord-Côtier)

Directrice à l’école Marie-Immaculée à Sept-Îles, Louise Bourgeois perçoit son rôle comme celui d’un chef d’orchestre. À travers toutes ses actions, elle se soucie de favoriser la réussite de ses élèves. Un rôle méconnu qui nécessite selon elle, d’être mis davantage en lumière.

 

Par l’organisation d’une Semaine québécoise des directions d’école, qui s’est tenue du 19 au 23 octobre dans l’ensemble du Québec, la Fédération québécoise des directions d’école veut démontrer l’importance de ce rôle. «On veut montrer aux gens ce qu’on fait au quotidien. On veut que notre rôle soit davantage valorisé. On veut prendre notre place dans la société», lance Mme Bourgeois.

Basé sur des orientations ministérielles, chacune des écoles a l’obligation de se doter d’un plan de réussite que se chargent d’appliquer les différentes directions d’école, de concert avec les différents intervenants en place. «Pour son élaboration, on se réunit en comité avec les enseignants et d’autres quarts de métier et on essaie de se montrer imaginatif dans les solutions que l’on met de l’avant, soulève la directrice. L’objectif étant d’en arriver à mener des actions concrètes pour favoriser la réussite des élèves.»

L’importance de rapports harmonieux

Au quotidien, le directeur d’école doit s’assurer de mettre en place un code de vie qui incite les jeunes à adopter des comportements pacifistes.

«En agissant comme un chef d’orchestre, on doit s’assurer que les élèves y soient bien, autant que les membres du personnel et les enseignants. On vise le mieux-vivre ensemble. On devient des leaders» – Louise Bourgeois

En constante interaction avec les élèves, leurs parents et les membres du personnel, Louise Bourgeois se doit d’entretenir des rapports cordiaux avec tous afin de permettre l’avancement de certains dossiers. Une approche qui implique une certaine flexibilité. «On participe à de constantes rencontres. On veut toujours trouver des moyens de venir en aide à l’élève, ajoute-t-elle. On est au cœur de toutes les démarches pour assurer leur réussite. C’est ça l’essentiel de notre travail.»

Des coupes injustifiées

En tant que directrice d’établissement scolaire, Louise Bourgeois affirme haut et fort que les mesures d’austérité mises en place par le gouvernement ont un impact direct sur la qualité des services offerts aux élèves qui se voient très souvent réduits. «Tout passe par l’argent. En manquer, ça implique de faire constamment des choix déchirants. Ça devient un véritable casse-tête, explique-t-elle. Ces coupes en éducation n’ont vraiment pas leur raison d’être. On s’attaque directement à l’avenir de ces jeunes.»


(Photo: Le Nord-Côtier)

 

 

 

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