Sous-financement: Un cri du cœur lancé par le milieu communautaire

Par Éditions Nordiques 2 novembre 2015
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Visiblement épuisés, près d’une trentaine de représentants du milieu communautaire se sont rendus dans les bureaux de la députée de Duplessis, Lorraine Richard, afin de réclamer un meilleur financement pour la poursuite de leur mission respective. Le manque à gagner étant évalué à 265 millions $ dans l’ensemble du Québec.  

La députée de Duplessis reçoit de manière favorable les revendications du milieu communautaire. «Je suis consciente des impacts du sous-financement. On demande au milieu communautaire d’en faire toujours plus, sans pour autant y allouer de ressources suffisantes. On élargit constamment leur mandat. Les conditions de travail des employés ne sont pas attrayantes. Je suis 100 % derrière eux», affirme-t-elle.

Lors de cette rencontre, Mme Richard a fait mention d’une motion qui sera déposée mardi (le 3 novembre),  par son collègue du Parti québécois, Jean-François Lisée, pour réclamer au gouvernement d’agir rapidement en la matière.

«On demande un rehaussement de leur financement. On veut que leur rôle soit davantage reconnu, explique-t-elle. On entend utiliser tous les moyens mis à notre disposition pour faire entendre leur voix. J’ai l’impression que le gouvernement est en train de sacrifier ce filet social. Je suis sérieusement inquiète.»

En période de morosité économique, elle constate également que les effets se font davantage sentir dans le milieu communautaire qui se voit contraint de couper certains services pour composer avec une hausse de la demande.

«Ils ne sont plus capables d’en prendre. C’est une mobilisation sans précédent. Ces services sont utilisés par des gens au quotidien. Tant qu’on n’a en a pas besoin, on ne reconnaît jamais leur importance. Ce sont des gens dévoués qui en font beaucoup pour leur communauté», soulève-t-elle.

Un partenariat précieux

Porte-parole de cette mobilisation, Jean-François Albert se dit enchanté de l’accueil réservé par la députée de Duplessis à leur revendication.

«On l’a toujours sentie derrière nous. Elle a toujours donné suite positivement à nos demandes. On voit cette motion déposée à l’Assemblée nationale avec enthousiasme. On espère que le message sera véritablement entendu», lance-t-il.

Également directeur du Centre d’intervention Le Rond-Point, il déplore aussi le fait que la main-d’œuvre du communautaire est parfois perçue comme une main-d’œuvre à bon marché par les différentes instances gouvernementales.

«Le financement ne suit pas la demande de service. Les exigences sont de plus en plus grandes. On craint de voir certains services privatisés. On veut un financement à la base de notre mission. On veut assurer la pérennité de nos services. C’est très difficile dans le contexte actuel.»

Un appel au gel des tarifs d’électricité

Michel Savard remettant une pétition à la députée, Lorraine Richard.

Michel Savard remettant une pétition à la députée, Lorraine Richard. (Photo: Le Nord-Côtier)

En marge de cette mobilisation, le directeur de la Table des groupes populaires de la Côte-Nord, Michel Savard, en a également profité pour procéder au dépôt d’une pétition comportant 5 675 signataires. Une action qui invite Hydro-Québec à geler ses tarifs d’électricité d’ici 2020.

«En conservant les mêmes tarifs d’électricité, on contribue à la lutte contre la pauvreté. De plus, on s’explique difficilement cette hausse, alors que la Société d’État affiche des profits record. On peut aller chercher les sous ailleurs», a-t-il déclaré.

Dans l’ensemble du Québec, ce sont 1 300 organismes communautaires qui ont décidé de fermer leurs portes, les 2 et 3 novembre. Un geste sans précédent qui vise à illustrer de manière concrète l’importance des services offerts par chacun d’entre eux et d’un financement en lien avec la mission poursuivie.

Sur la Côte-Nord, cette action de mobilisation est initiée par la Table régionale des organismes communautaires qui regroupe plus d’une centaine d’organismes actifs dans le réseau de la santé et des services sociaux.


 

  (Photos : Le Nord-Côtier)

 

 

 

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