Défaite à l’investiture dans Manicouagan, Michèle Audette devient candidate dans Terrebonne

Par Fanny Lévesque 21 août 2015
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Malgré sa défaite à l’investiture dans Manicouagan sur la Côte-Nord, les libéraux feront confiance à Michèle Audette dans Terrebonne.

L’ex-présidente de l’Association des femmes autochtones du Canada, qui honorait depuis le printemps un mandat pour l’École nationale d’administration publique (ENAP) de Québec  a confirmé la nouvelle au Journal.

«Il y a un momentum où il faut relever nos manches et se serrer les coudes pour faire un réel changement et tasser le gouvernement conservateur et monsieur Harper», a martelé la Métisse de Uashat mak Mani-Utenam.

Michèle Audette doit être à pied d’œuvre dans Terrebonne à compter de lundi. «Je veux rencontrer le plus de gens, c’est ça ma force, c’est ce que j’aime», lance-t-elle, même si elle convient que le pari est à risque. En 2011, la vague orange a déferlé sur Terrebonne-Blainville (avant le redécoupage), délogeant le Bloc québécois et laissant un faible 8,5% au Parti libéral du Canada.

«Ce sont des faits dans l’histoire politique, mais cela ne m’empêche pas et ne me fait pas peur, d’aller vivre cette expérience-là au maximum. C’est de dire aux gens : on vous offre un choix, un plan, alors faites-moi confiance», assure la femme de 44 ans.

Michèle Audette n’est d’ailleurs jamais restée bien loin du PLC après avoir perdu sa bataille à l’investiture dans Manicouagan, en mars, remportée par l’ex-maire de Longue-Rive, Mario Tremblay. Plus récemment, elle a participé «à titre de conseillère spéciale» à l’élaboration et l’analyse de la promesse de Justin Trudeau d’injecter 3,3 milliards $ de plus sur quatre ans dans l’éducation autochtone.

Vote autochtone

Michèle Audette espère que sa présence en politique pourra stimuler le vote chez les Autochtones. «Je me vois comme une citoyenne qui a envie de faire partie d’un changement, si ça peut aider les gens à se mobiliser, à se rassembler, tant mieux (…) Je porte deux grandes nations en moi, je suis choyée en terme de culture et on devrait faire confiance à des gens comme moi pour faire partie des changements qu’on demande», poursuit-elle.

Michèle Audette a tenu la barre de l’Association des femmes autochtones du Québec, avant d’être nommée sous-ministre associée responsable du Secrétariat à la Condition féminine du gouvernement du Québec en 2003. En 2012, elle prend les rênes de l’Association des femmes autochtones du Canada.

L’inaction du gouvernement Harper dans le dossier des crimes contre les femmes des Premières nations au pays l’incite à tenter le saut en politique, en 2014. Pendant la campagne 2015, Michèle Audette se retire de l’ENAP où elle participe à la mise en place d’un programme d’études consacré à l’administration publique autochtone.

Dans Terrebonne, la libérale fera face à un autre candidat vedette, cette fois chez les conservateurs, Michel Surprenant, le père de Julie Surprenant, disparue en 1999. Terrebonne est aux mains de la néodémocrate, Charmaine Borg, depuis 2011. Michel Boudrias y défend également les couleurs du Bloc québécois.


 

 Michèle Audette (Photo : Le Nord-Côtier)

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