Opposition pour l’achat du salon de quilles par la Ville de Port-Cartier

Par Éditions Nordiques 29 juillet 2015
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Longtemps prévu pour accueillir le projet quilles-curling, l’ancien salon de quilles logera plutôt les 80 nouvelles places en garderie du CPE Touchatouille et la Maison de la Famille. L’achat de la bâtisse par la Ville a cependant suscité l’opposition de conseillers et d’une partie de la population. Pas moins de trois votes ont été nécessaires pour approuver la résolution confirmant l’achat de la bâtisse.

Martin Bélanger

Par un vote serré lors d’une séance spéciale du conseil de ville de Port-Cartier le 20 juillet, les élus ont approuvé l’achat de l’ancien salon de quilles pour un montant de 305 800$ qui sera remis au Club social et curling de Port-Cartier. Des investissements d’environ 1,5 million $ seront nécessaires pour y aménager la nouvelle phase du CPE Touchatouille et les locaux du Maison de la Famille, qui devait se trouver un nouvel emplacement en raison d’un réaménagement à l’école Mère-D’Youville.

Le CPE Touchatouille

Le CPE Touchatouille (Photo: Le Nord-Côtier)

L’implication de la Ville dans l’agrandissement du CPE Touchatouille était devenue nécessaire en raison des nouvelles règles du ministère de la Famille qui demande une implication financière à hauteur de 50% du milieu, public ou privé, pour tout projet d’infrastructures. «En claire, le gouvernement ne veut plus investir dans du béton», résume la mairesse Violaine Doyle.

Les conseillers Alain Thibault, Mary Corbey et Françoise St-Louis considèrent qu’il s’agit là d’un investissement trop important pour la Ville, considérant son niveau d’endettement et les autres investissements déjà prévus, entre autres pour l’aménagement d’un système d’eau potable à Rivière-Pentecôte.

«Si ç’avait été regardé de manière beaucoup plus objective, il y a des privées qui auraient pu leur offrir des locaux. Je pense qu’on aurait pu le faire autrement et non sur le dos des contribuables», a affirmé Alain Thibault. Violaine Doyle répond que «c’est un investissement qui va être entièrement remboursé par un tiers», puisque le CPE paiera un loyer sur une vingtaine d’années en vertu d’un bail emphytéotique. Une telle disposition permet aussi à la Ville d’éviter d’assumer les éventuels coûts d’entretien de la bâtisse.

Obtenu pour 1$, vendu 300 000$

La Ville de Port-Cartier a ainsi versé 305 800$ au Club social et curling de Port-Cartier pour acheter l’ancien salon de quilles et un terrain adjacent. Or, le club s’est fait offrir ce bâtiment pour un montant symbolique de 1$ par ArcelorMittal, propriétaire jusqu’à tout récemment, ce qui a fait bondir certaines personnes, alors que la mairesse a auparavant été impliquée dans le projet quilles-curling et que son mari est président du club social.

«Les élus ont tenu à ce qu’il y ait un avis juridique. L’avis est très clair, il n’y a pas de conflit d’intérêts. J’ai validé avec des conseillers de Sept-Îles et pour eux, c’était très clair également», a mentionné Violaine Doyle qui n’est plus impliquée dans le club social et curling depuis son élection.

ArcelorMittal a acheté il y a quelques années le salon de quilles, afin d’y aménager des bureaux. L’idée a finalement été rejetée par la minière qui a décidé de céder la bâtisse à un OBNL. «Il n’y avait rien d’attaché, mais ça fait des années qu’il y a une entente pour qu’ArcelorMittal cède la bâtisse au club social et curling. Arcelor voulait supporter un OBNL, pas la Ville. Et la Ville s’est assuré de vendre à la juste valeur marchande», a affirmé la mairesse.

Le club social et curling se servira du 300 000$ pour remplacer son système de réfrigération afin de le mettre aux normes. Ayant rejeté définitivement le projet de quilles-curling, le club misera à l’avenir à rénover ses installations actuelles.


 La mairesse Violaine Doyle (Photo : Le Nord-Côtier)

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