Menace de mort contre «Rambo»: Le juge prend la cause en délibéré

Par Éditions Nordiques 1 juillet 2015
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Le juge James Rondeau de la Cour supérieure prendra une décision sur la culpabilité ou non de Dany Arsenault, 49 ans de Havre-Saint-Pierre, concernant deux chefs d’accusation de menace de mort et un chef de harcèlement envers des travailleurs de la construction, dont le représentant syndical Bernard «Rambo» Gauthier.

Dany Arsenault a été arrêté le 6 février parce qu’il aurait menacé de mort les travailleurs Steeve Barriault (décédé le 11 mars 2015 dans un accident de travail), Bernard Gauthier et Jean-Yves Noël le 30 mars 2014. Il aurait également menacé de mort Bernard Gauthier, Jean-Yves Noël, Christian Bouchard et Damien Tremblay entre le 21 juin et le 30 septembre 2014.

Il aurait finalement harcelé M. Gauthier durant cette même période. La couronne a retiré une accusation de harcèlement contre Jean-Yves Noël, faute de preuves.

Bernard Gauthier et Damien Tremblay ont été interrogés au palais de justice de Sept-Îles, lundi. Un enregistrement audio a également été présenté au juge Rondeau, où l’on peut entendre Dany Arsenault proférer des menaces contre les travailleurs. Ce dernier a été interrogé mardi. Les parties ont ensuite présenté leur plaidoirie.

Retour sur les faits

Arsenault, qui possède de nombreux antécédents judiciaires d’agression et de harcèlement, était conducteur de machinerie lourde sur le chantier La Romaine au printemps 2014. Il aurait menacé de mort le travailleur Steeve Barriault lors d’une conversation Facebook survenue le 30 mars 2014. L’accusé avait consommé de la drogue et de l’alcool à ce moment.

Il aurait proféré d’autres menaces à quatre travailleurs, dont Bernard Gauthier, à l’été 2014 durant un campement de travailleurs en solidarité pour l’embauche locale au chantier Romaine. Dany Arsenault, qui avait été congédié entre temps, avait consommé un cocktail d’alcool, de drogues et de médicament. Il dit ne pas se rappeler de ce qu’il a dit, étant sous l’effet de la sa consommation.

Plaidoiries

La défense plaide que M. Arsenault n’a pas prononcé ces paroles «sérieusement et à tête reposée», qu’il était «ostracisé et mis à l’écart par ses collègues» et que son emploi à La Romaine était «la seule chose positive dans sa vie». «Concernant la conversation Facebook, ce n’est pas parce que c’est écrit que c’est raisonné», a plaidé l’avocat de la défense.

Le ministère public plaide pour sa part que, selon l’enregistrement diffusé en cour, «l’accusé à l’air conscient des propos qu’il a tenus» en ajoutant que «l’amnésie à elle seule n’est pas une défense». La couronne plaide aussi que s’il n’avait pas l’intention de tuer, il avait «l’intention d’être pris au sérieux» en mentionnant «que (les menaces) c’est pour leur faire du trouble».

Le juge James Rondeau a pris la cause en délibéré. Il rendra une décision soit le 31 août ou le 26 octobre. Dany Arsenault demeure incarcéré durant les procédures.


 

(Photo : archives – Le Nord-Côtier)

 

 

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