Alouette investit 25 millions $ pour sa nouvelle technologie

Par Fanny Lévesque 29 juin 2015
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Aluminerie Alouette investit 25 millions $ dans le démarrage de la dernière phase majeure de l’implantation de la technologie AP40LE, qui placera l’usine de Sept-Îles parmi les plus avancées du monde.

Après avoir amorcé la réfection de ses 594 cuves en 2012, l’aluminerie débute maintenant la migration des hexapodes des ensembles anodiques, des équipements nécessaires à la fabrication du métal gris, pour les adapter à la nouvelle technologie, qui permettra à l’entreprise de produire plus, à moindre coût.

«Comme les cuves, il s’agit d’un défi logistique parce qu’on parle de 14 200 hexapodes qui vont circuler en sortie et en entrée, ce n’est quand même pas rien», a indiqué en entrevue, le vice-président Finances et développements des affaires, Gérald Charland. Une cuve comprend une vingtaine d’ensembles anodiques, dont fait partie l’hexapode.

Les nouveaux hexapodes, faits en acier, sont pliés et soudés plutôt que moulés comme ceux utilisés dans la technologie originale, AP30. Le remplacement se fera pendant 16 mois, à raison de 32 ensembles par jour. «La proximité devient un élément clé», affirme M. Charland, expliquant que les entreprises locales seront mises à contribution.

Le Groupe TRINOR exécutera la première partie de l’assemblage des pièces puis Al-Tech 7-Îles y mettra la touche finale. «On parle d’une empreinte économique de 6,8 millions pour Sept-Îles sur un projet qui excède les 25 millions», poursuit-il.

Projet phare

L’implantation de la technologie AP40LE est un «jalon historique» pour l’aluminerie qui tente de tirer son épingle du jeu, sur un échiquier mondial où la compétition est forte. Le projet pourra faire grimper la production à 630 000 tonnes d’aluminium par an d’ici 2018, «en ajoutant pas de cuves, mais en les modifiant».

La réfection des cuves et la migration des hexapodes doivent être complétées en 2016. «Dans les grandes alumineries, on sera l’une des plus avancées mondialement», soutient M. Charland. La technologie AP40LE (Aluminium Pechiney) vise à opérer les cuves à 400 000 ampères avec les moins d’énergie possible (Low Energy).

«Il faut être très, très novateurs pour arriver à aller chercher le maximum du mégawatt utilisé», ajoute-t-il. Alouette peut néanmoins profiter de ses 18 cuves-tests pour mettre au point son procédé, un avantage considérable pour l’aluminerie de Sept-Îles. «Ça permet de se positionner rapidement, faire face à la compétition et aller chercher du métal additionnel, parce que même si le prix est déficient, la demande est là.»

La mise en place d’AP40LE s’inscrit dans le plan 60/60, élaboré par l’entreprise, qui vise une augmentation de production de 60 000 tonnes de métal gris, tout en réduisant les coûts de 60 millions $ d’ici les trois prochaines années. Pour l’heure, Aluminerie Alouette produit annuellement quelque 600 000 tonnes d’aluminium.

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Pas encore de nouveaux tarifs 

Malgré le signal d’alarme lancé par la haute direction d’Aluminerie Alouette en avril, l’entreprise de Sept-Îles n’en est toujours pas venue à une entente avec Québec pour l’octroi d’un nouveau tarif d’électricité.

Les négociations se poursuivent «de façon intensive, dans un climat positif», mais l’aluminerie «n’en est pas rendue à des annonces», a fait savoir l’entreprise. «Disons que ça occupe pas mal nos journées», a, pour sa part, commenté brièvement le vice-président Finances et développements des affaires, Gérald Charland.

Alouette dit être l’aluminerie qui paye le plus cher son électricité au Québec, notamment en raison des ententes que l’État a conclues avec ses concurrents. Le coût d’énergie par tonne produite atteint 463 dollars à Sept-Îles, alors qu’il en coûte 352 dollars à Deschambault, où le géant Alcoa s’est entendu avec le gouvernement Marois.


 

 (Photo : courtoisie – Aluminerie Alouette)

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