25 avril 2024
Alors que des travailleurs de la construction prévoient bloquer la route 138 aux entreprises extérieures à plusieurs endroits sur la Côte-Nord, jeudi, le maire Réjean Porlier a profité d’une rencontre avec le ministre de l’Emploi, Sam Hamad, en juin pour lui demander d’être «proactif» dans le dossier de la main-d’œuvre locale.
«On sent que la grogne revient à la surface. Les grands travaux ont beaucoup diminué. C’est un peu en prévention que je faisais l’approche avec le ministre Hamad», a affirmé le maire lundi à la séance du conseil municipal. «Est-ce qu’il y a un moyen d’être préventif un peu? D’être proactif? On sait que, tout à l’heure, il y aura des débordements», a demandé M. Porlier au ministre lors de cette rencontre.
Il affirme qu’une «bonne rencontre» avait eu lieu à ce sujet en décembre, réunissant plusieurs ministres, des élus de la région et le secrétaire au Secrétariat du Plan Nord.
«On est sorti de là avec un peu d’espoir d’avoir un suivi à tout ça. Suivi que moi je n’ai pas vu», a continué le maire.
Quatre métiers, dont «les chiffres montrent un manque à gagner», avaient été identifiés lors de cette rencontre. «J’ai l’impression qu’on tourne en rond», a lancé Réjean Porlier.
Discours de sourds
M. Porlier a également proposé à la présidente de la Commission de la construction du Québec (CCQ), Diane Lemieux, de participer à une rencontre avec les acteurs du milieu «pour tout mettre sur la table» et «d’avoir l’épreuve des faits». Selon lui, une telle rencontre permettrait d’avoir «une bonne compréhension commune du dossier».
Le maire a d’ailleurs fait un parallèle avec le conflit opposant les industriels du bois et le gouvernement. «D’un côté, on a l’industrie qui dit, voilà, ça n’a pas de bon sens avec qu’est-ce qu’on nous demande. D’un autre côté, on a le gouvernement qui dit que l’industrie ne compte pas de la bonne façon. Il y a juste une façon de sortir de ces cercles vicieux là, c’est d’avoir les gens autour d’une table et mettre des experts indépendants pour en venir au moins à une même lecture, sinon c’est un discours de sourds», a expliqué M. Porlier.
«Dans le dossier de la main-d’œuvre, j’ai l’impression qu’on assiste aussi à un discours de sourds. Finalement, l’essentiel c’est les travailleurs dans tout ça. On souhaite que nos travailleurs aient leur place, surtout pour tous les contrats qui se donnent dans notre région», a continué le maire.
Il y a un an, les travailleurs de la construction de la région manifestaient pour obtenir de l’emploi chez eux. (Photo – Le Nord-Côtier)
