Hausse du nombre de suicides: Le CISSS lance son plan d’action

Par Éditions Nordiques 19 juin 2015
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Le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord (CISSS) a présenté vendredi son plan d’action régional visant à contrer l’accroissement des nombres de cas de suicide. Rappelons que le Centre de prévention du suicide «a levé le drapeau rouge» en mai, après six cas de suicides en cinq semaines dans la région.

«On a été interpellé par les médias en mai. On avait dit que l’on travaillait sur un plan d’action et qu’on serait en mesure de le présenter prochainement. On fait le suivi avec la promesse qu’on avait faite», a affirmé Jeannot Michaud, directeur adjoint psychosocial et intervention au CISSS.

«Il y a déjà une bonne partie des éléments du plan d’intervention qui sont en voie de réalisation. Ce n’est pas quelque chose qui va se produire. C’est quelque chose qui va se produire qui se produit maintenant», a insisté M. Michaud.

Sans vouloir dévoiler des chiffres, le directeur adjoint a affirmé «être obligé d’admettre qu’on a un accroissement important (du nombre de suicides) qui existe des fois dans des situations économiques difficiles».

Ce dernier mentionne que la nouvelle structure intégrée de santé a permis de préparer ce plan d’action plus rapidement. C’est un avantage qu’on ait une structure intégrée parce que les communications sont beaucoup plus rapides. Ce qui nous aurait pris six mois juste pour réunir tous les acteurs, là en trois semaines on a un plan d’action en marche», a expliqué Jeannot Michaud.

 

Trois grandes portes d’entrées en cas de crise

  • Les guichets d’accès d’accueil en CLSC
  • La ligne Info-Social : *811
  • La ligne du Centre de prévention du suicide : 1 866-APPELLE

 

Prévention et organisation

Le plan d’action a été élaboré par un comité formé par le CISSS, le Centre de prévention du suicide (CPS) et la Direction de la santé publique. Le plan propose d’améliorer la prévention du suicide et la promotion de la santé mentale ainsi qu’améliorer l’organisation des services, afin que les personnes vulnérables soient référées rapidement vers les services d’aide.

«Ce qu’on a fait de différent cette fois-ci, c’est le lien qu’on a rapidement fait entre tous les intervenants pour s’assurer que tout le monde comprenait bien son rôle», a mentionné M. Michaud. Concernant la connaissance des services au sein de la population, il explique qu’ils ont été «publicisés à plusieurs reprises, sauf que force est de constater que dans le temps, il faut être plus présent. La population a parfois tendance à oublier».

Le plan d’action fait aussi état de la nécessité de maintenir la formation des sentinelles. «Les sentinelles, c’est des personnes qui sont formées à faire le repérage, le dépistage et à référer les personnes à risque qu’ils retrouvent dans leur entourage», a expliqué Mireille Tousignant, directrice des programmes santé mentale et dépendance au CISSS.

Celle-ci rappelle que les gens, surtout les hommes, hésitent à chercher de l’aide parce que «c’est un problème complexe. C’est plusieurs facteurs qui arrivent ensemble». D’ailleurs, «dans une bonne proportion, ce sont les proches et les intervenants qui communiquent avec nous parce qu’ils s’inquiètent pour une personne suicidaire», a mentionné Mélanie Côté du Centre de prévention du suicide. Le Centre a remarqué une hausse de 17% des consultations à sa ligne d’aide 1 866-APPELLE.

Situations économiques difficiles

Jeannot Michaud explique que les intervenants «remarquent toujours» une hausse des cas de suicide lorsqu’il y a une situation économique difficile comme en ce moment. «Actuellement, on vit une situation où économiquement ça va moins bien dans l’ensemble de notre région et on constate qu’il y a des conséquences à ça. Là, on se sent obligé d’y revenir avec les gens et dire que là ça ne va pas bien. On est là, il y a de l’aide qui est possible et il y a de l’espoir dans ça», a-t-il mentionné.


 

Le directeur adjoint psychosocial et intervention au CISSS, Jeannot Michaud, et Mireille Tousignant, directrice des programmes santé mentale et dépendance.

(Photo : Le Nord-Côtier)

 

 

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