Un an après le Rapport sur la main-d’œuvre: Des manifestations «viriles» en vue

Par Éditions Nordiques 11 juin 2015
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Bernard Gauthier

Il y a un an, des élus et des acteurs régionaux remettaient le Rapport de la Table de concertation régionale sur la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction au ministre de l’Emploi, Sam Hamad. Devant l’inaction du gouvernement, le représentant syndical Bernard Gauthier est allé à la rencontre des travailleurs de la région pour envisager les prochaines actions.

Des rencontres ont eu lieu avec environ 500 travailleurs, la semaine dernière, à Forestville, Pessamit, Baie-Comeau, Sept-Îles et Havre-Saint-Pierre «pour tâter le pouls de la communauté au niveau de ce qui se passe sur l’austérité et le non-respect des emplois dans la région dû à la Loi 33 et la mobilité provinciale», a expliqué M. Gauthier. D’autres rencontres sont prévues jeudi à Pessamit et mardi à Uashat.

Bernard Gauthier est revenu sur le rapport de la Table de concertation produite l’an passé. «Ça fait un an de ça pis pas un son, même pas le petit doigt qui s’est levé. Si le gouvernement se fout de nos élus, ça veut dire qu’il se fout de nous. Rendu là, je pense qu’on est légitimé de faire quelque chose», a mentionné le représentant syndical.

Bernard Gauthier explique qu’il faut aller plus loin qu’une marche comme il y a eu dans la région en juin dernier. «Des manifestations de trottoirs, ça, c’est pour faire plaisir à M. et Mme Tout-le-Monde en ville. Moi, d’expérience, des manifestations de trottoirs ça n’a jamais rien donné», a-t-il mentionné.

«Je me suis fait dire à la commission Charbonneau que la fin ne justifie pas les moyens, ben là je regrette, on a mis en pratique l’exercice qu’ils (le gouvernement) nous ont demandé de faire. Ils nous ont demandé d’être politically correct et de manifester sur le trottoir, sauf qu’on est encore en train de crever de faim. Le problème est encore pire que l’an passé. C’est légitimé, là, de monter aux barricades et dire là c’est assez», a poursuivi M. Gauthier.

Bernard Gauthier considère la Côte-Nord comme «le garde-manger du Québec» pour les 100 à 150 prochaines années. «Baie-Comeau, ça pas de bon sens, c’est rendu une ville fantôme. On est le deuxième plus haut taux de chômage au Québec avec un projet de 7,2 milliards dans la cour», déplore-t-il.

Selon lui, le poids électoral de la région pèse dans la balance. «L’électorat du gouvernement au provincial ne se passe pas sur la Côte-Nord. L’électorat au Québec se déroule où? Elle se déroule dans les grands centres et c’est nous autres qui faisons les frais de ça», dénonce le représentant syndical.

Il est trop tôt pour savoir quelles actions pourraient être prises, mais selon Bernard Gauthier «ça prend un électrochoc». «Ça peut être viril», avertit-il.


 

(Photo : Optik 360)

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