Tata Steel Minerals Canada : 700 travailleurs à pied d’œuvre

Par Fanny Lévesque 6 juin 2015
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Le ralentissement du marché du fer ne freine pas les ardeurs de Tata Steel Minerals Canada. Le site du géant fourmille de 700 travailleurs dans le Nord québécois et Labrador pour donner d’ici l’automne, le réel coup d’envoi au projet DSO, évalué à 600 millions $.

Tata Steel Minerals Canada, une coentreprise détenue par Tata Steel (80%) et New Millennium Iron (20%), parvient à tirer son épingle du jeu dans un contexte où la chute du prix du fer donne du fil à retordre aux géants et encore plus, à ceux qui essaient de démarrer les projets sur la table à dessin. «C’est sans hésiter un moment très difficile», assure le président-directeur général de la société, Rajesh Sharma.

«Tata est un joueur de longue date et c’est pourquoi nous poursuivons les opérations, mais le temps est difficile, ce n’est pas facile», a-t-il poursuivi. «Notre principal objectif est de démarrer l’usine et de mettre en branle les installations le plus rapidement possible pour ensuite, augmenter progressivement notre production».

Le président-directeur général de Tata Steel Minerals Canada, Rajesh Sharma.

Le président-directeur général de Tata Steel Minerals Canada, Rajesh Sharma. (Photo: Le Nord-Côtier)

Bien qu’elle expédie des tonnes de fer depuis 2013, c’est cette année que le projet DSO prendra son envol. Au cours de l’été, la minière mettra la touche finale à son usine de traitement près de Schefferville, non loin de la Fosse du Labrador, où se trouvent les gisements exploités. Grâce aux nouvelles installations, la minière pourra maintenir ses activités tout l’hiver. Le traitement du minerai en améliorera aussi sa teneur en fer.

«Il faut avoir une certaine teneur pour arriver à le vendre. À l’heure actuelle, on expédie du matériel qui est en haut de 59%», a expliqué le vice-président, dirigeant du conseil d’administration de New Millennium Iron, Dean Journeaux. «Avec l’usine, on va augmenter entre 64 et 65%. Cette teneur-là est très demandée par les aciéristes, qui préfèrent avoir la plus haute teneur possible».

Tata Steel Minerals Canada demeure néanmoins discrète sur ses objectifs de production pour 2015. «Nous espérons que le marché se redressera et que les choses iront mieux», a fait savoir M. Sharma. Le site DSO possède une capacité annuelle de production allant jusqu’à 4 millions de tonnes de minerai. Le tonnage emprunte le chemin de fer autochtone Tshiuetin pour ensuite, rouler sur le tracé de QNS&L vers Sept-Îles.

Schefferville revit

Schefferville, qui a vibré au rythme de l’industrie minière jusqu’au départ de la Compagnie minière IOC en 1982, ressent déjà les impacts du démarrage du projet DSO. De nouvelles constructions et un hôtel ont notamment été bâtis pour accueillir les centaines de travailleurs. Trente ans après sa fermeture, l’aréna a aussi été rouvert en 2014, grâce entre autres à une aide de 5 millions $ allongée par Tata Steel Minerals.

Tata Steel Minerals Canada a également conclu des Ententes de répercussions-avantages avec six Premières nations du territoire, au Québec et au Labrador. Ces ententes prévoient des compensations financières pour l’exploitation des ressources, mais aussi diverses garanties en matière d’emplois et de formation.

Jeudi encore, une dizaine d’Innus de Uashat mak Mani-Utenam à Sept-Îles ont complété une formation d’opérateur, grâce au partenariat entre la bande et la société. Le site minier DSO procurera du travail à 350 ouvriers, dont 40% seront des Autochtones, selon les objectifs de l’entreprise. Quelque 150 travailleurs issus des Premières nations sont déjà à pied d’œuvre dans la phase de construction.

Tata Steel Minerals Canada

  • Propriété de Tata Steel (80%) et New Millennium Iron (20%)
  • Tata Steel, géant indien de l’acier
  • New Millennium Iron, société canadienne

Projet DSO

  • Minerai de fer à enfournement direct
  • 600 millions $ d’investissements
  • Capacité de production de 4 millions de tonnes

Accès à la Pointe-Noire

Tata Steel Minerals Canada pourrait bien inaugurer le nouveau quai multiusager du Port de Sept-Îles, pour lequel la minière a investi 13 millions $ dans la construction, mais qui, comme les autres joueurs qui ont payé la moitié de la facture de 220 millions $, n’y a toujours pas accès.

Cliffs Natural Resources, qui a placé tous ses actifs sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers, refuse de rendre publique une portion de son chemin de fer Arnaud, la seule qui atteint l’infrastructure portuaire, dont la livraison est prévue cet été. «Nous avons espoir, mais c’est un problème compliqué», a affirmé le président-directeur général, Rajesh Sharma.

Tata Steel Minerals Canada confirme travailler de pair avec le gouvernement québécois et le Port de Sept-Îles pour «tenter de trouver une solution». Pour l’heure, la minière a pris entente avec Rio Tinto IOC pour expédier sa production de Sept-Îles vers l’Europe et la Chine.

Investissement Québec et le Port de Sept-Îles ont déposé une offre d’achat pour se porter acquéreur des installations de Cliffs sur la Pointe-Noire.


Le site minier DSO près de Schefferville.

(Photo: courtoisie – Tata Steel Minerals Canada)

 

 

 

 

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