De passage à Sept-Îles: Thomas Mulcair sévère envers Cliffs Natural Resources

Par Fanny Lévesque 5 mai 2015
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Cliffs Natural Resources a légué un «lourd passif» social et environnemental sur la Côte-Nord, selon le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD). Lors de son passage à Sept-Îles lundi, Thomas Mulcair a martelé qu’il était du devoir du gouvernement fédéral d’éviter qu’une minière puisse «lever les pattes ou faire faillite laissant cette dette-là aux citoyens».

Cliffs Natural Resources a fermé, puis placé sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers sa mine de fer du lac Bloom, en début d’année. La décision du géant américain s’est traduite par la perte de quelque 400 emplois à la mine, mais environ 200 autres aux installations de Sept-Îles.

En plus de l’impact social de l’arrêt des activités de la minière, Cliffs laisse «dans son sillage des dégâts environnementaux», a affirmé M. Mulcair, citant notamment le déversement de 450 000 litres de mazout lourd à ses installations de Pointe-Noire à l’automne 2013. «On a qu’à penser à ce qui s’est passé ici, avec le déversement de Sept-Îles, mais aussi (Cliffs a laissé) un vrai lourd passif au lac Bloom», a-t-il poursuivi.

«À mon point de vue c’est l’obligation à tout gouvernement de veiller à ce que jamais une compagnie puisse lever les pattes ou faire faillite en laissant cette dette là aux citoyens»

La minière a d’ailleurs écopé d’une amende historique de 7,5 millions $ pour ne pas avoir respecté la Loi fédérale sur les pêches à une centaine de reprises entre 2011 et 2014 à Fermont. Le chef de l’Opposition officielle va même plus loin rappelant que Cliffs à «un historique de se comporter» de la sorte. «C’est la même compagnie qu’on a vue dans le Cercle de fer en Ontario», a lancé le chef politique.

Quai multiusager
Tout comme il relève de l’obligation du fédéral de «veiller» à ce qu’une minière assume ses responsabilités, c’est aussi à Ottawa de s’assurer de donner accès aux infrastructures publiques, selon M. Mulcair. À Sept-Îles, le Port peine à donner accès à son nouveau quai multiusager parce que Cliffs refuse de rendre disponible le seul chemin de fer qui se rend jusqu’à l’infrastructure de 220 millions $.

«Une infrastructure publique, c’est une infrastructure publique. Il n’appartient pas à une compagnie privée de la contrôler», soutient le chef, qui indique que son parti aurait fait les choses différemment avant d’investir 55 millions $ de fonds publics dans le projet de construction du quai.

«Il faut agir en amont et arrêter d’attendre que la crise arrive. Le gouvernement fédéral des conservateurs agit toujours de la même manière. Ils ne posent pas les bonnes questions d’avance et ils mettent de l’argent public», a rajouté M. Mulcair.

Après un diner d’échanges avec les membres de la Chambre de commerce de Sept-Îles, Thomas Mulcair a rencontré les dirigeants de l’Institut Tshakapesh et les élus de la Ville de Sept-Îles.

(Photo : Le Nord-Côtier)

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