Actifs de Cliffs à vendre: Québec veut acheter l’accès à la Pointe-Noire

Par Fanny Lévesque 13 avril 2015
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Québec cherche à se porter acquéreur des installations de Cliffs Natural Resources dans le secteur de Pointe-Noire. Une offre d’achat sera déposée, a confirmé le ministre de l’Économie, Jacques Daoust, lors de son passage à Sept-Îles lundi.

«Le chemin de fer et la Pointe-Noire comme tel, il est clair que l’on veut en devenir propriétaire», a affirmé le ministre Daoust, au sortir de sa rencontre avec le Comité Urgence Cliffs. «On est négociation et effectivement il va y avoir une offre, j’ai déjà des budgets qui me sont alloués spécifiquement pour ce dossier-là».

Impossible pour l’heure de connaître le montant qu’allongerait l’État, mais Jacques Daoust explique qu’une société en commandite serait créée après l’acquisition des infrastructures, dont la valeur est difficile à estimer avec la chute du marché du fer. L’offre viserait aussi l’achat des vastes terrains et des équipements de la minière, dont son usine de bouletage, fermée en 2013.

Un accès assuré
«L’intention d’Investissement Québec, à qui j’ai demandé de négocier, n’est pas de garder la propriété, mais de la placer dans une société en commandite, une société qui deviendra propriétaire des actifs, avec des partenaires».

Le Port de Sept-Îles et d’autres «institutions» pourraient s’impliquer dans la nouvelle structure, mais le gouvernement garderait «suffisamment de contrôle pour faire en sorte qu’on ne revivra jamais la situation que l’on vit», a martelé le ministre.

Du temps où Cliffs opérait encore au Québec, ni le Port, ni le gouvernement québécois n’ont été capables de s’entendre avec la minière pour donner accès au seul chemin de fer qui se rend jusqu’au nouveau quai multiusager, une pierre angulaire du déploiement du Plan Nord.

L’impasse entourant l’accès compromettait le développement des projets miniers de la fosse du Labrador. Ottawa après enquête a finalement déterminé en janvier, que le tronçon relevait de juridiction fédérale, ce que Cliffs tente toujours de contester.

Être prêt pour la relance
Même si le prix du fer est à la baisse, Québec ne juge pas risqué l’acquisition des installations de Cliffs. «On parle d’infrastructures, je ne parle pas de la mine», a soutenu le ministre Daoust.

«Il y a une vieille règle qui dit : t’achètes quand c’est bas et tu vends quand c’est haut. Actuellement, le marché est bas. (…) Le temps est bon pour dire : on devient propriétaire, on se structure correctement et quand le prix sera là, on sera très efficace».

Trop tôt pour la mine
Si Québec a des vues sur les installations de Pointe-Noire, il n’en a pas pour la mine du lac Bloom. «On ne nationalisera pas une mine», a rappelé Jacques Daoust. «Mais on va travailler fort pour trouver des repreneurs ou structurer un groupe de repreneurs», a-t-il poursuivi.

Avec un prix du fer sous les 50 dollars la tonne, la jeune mine nécessiterait «beaucoup d’investissements pour qu’elle devienne compétitive», a indiqué le ministre, qui ne ferme pas la porte à accompagner un éventuel acheteur, lorsqu’il se présentera. «Quand arrivera un repreneur qui sera sérieux, on sera en mesure de discuter avec lui», a-t-il affirmé.

La fermeture du site minier de Fermont s’est traduite par la perte de 600 emplois. En février, Cliffs a placé sa mine du lac Bloom sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers.

Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations, Jacques Daoust et le maire de Sept-Îles, Réjean Porlier, lundi. (Photo : Le Nord-Côtier)

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