Loi 10 : La dissolution du CA du CSSS apporte son lot d’inquiétudes

Par Fanny Lévesque 2 avril 2015
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La dissolution du conseil d’administration du Centre de santé et des services sociaux (CSSS) avec l’entrée en vigueur de la Loi 10 modifiant l’organisation et la gouvernance de la santé sème l’inquiétude à Sept-Îles, qui n’a encore aucun représentant à la table du nouveau centre intégré.

Malgré plusieurs représentations «pour assurer une représentativité de la population septilienne dans la nouvelle structure administrative» du Centre intégré de santé et des services sociaux (CISSS), le conseil d’administration, à la veille de sa dissolution, n’a eu d’autres choix que de constater que ses efforts ont été vains. Aucun des quatre premiers postes «du haut de la structure» n’est représenté par Sept-Îles.

«Sept-Îles et l’est de la Côte-Nord ne sont pas encore là, a admis le président du CA, Jean Caron. Mais, il y a encore des possibilités puisque la structure définitive du CISSS n’est pas encore établie, alors on reste confiant. Il n’y aura pas de gestes concrets de poser pour l’instant, mais nous continuons d’être concernés par l’ensemble de la représentativité de l’est.»

Québec assure une «période de transition» dont la durée n’est pas déterminée, le temps de mettre en place les nouvelles structures. Pour l’heure, les postes des cadres supérieurs sont abolis, mais n’entraînent pas de mises à pied. Par exemple, le directeur général du CSSS, Jeannot Michaud, est depuis mercredi, conseiller-cadre au président-directeur général du CISSS.

«En bout de ligne, il n’y aura pas besoin d’autant de cadres», a indiqué Jeannot Michaud, mais il est encore trop tôt pour dire combien de postes disparaîtront. À l’échelle provinciale, le gouvernement espère retrancher 10 000 postes-cadres. Les cadres intermédiaires ne seraient pas touchés.

Vives inquiétudes
Après la tenue d’un point de presse, le président du CA et le directeur général de l’hôpital ont accueilli les membres du conseil d’administration et le public pour une rencontre avant la dernière séance officielle. Le maire, Réjean Porlier, et le président de Développement économique Sept-Îles, Luc Dion, s’étaient déplacés pour annoncer la création d’un nouveau comité, Vigie Santé Sept-Îles.

«Nous n’avons pas l’intention de baisser les bras, a lancé M. Dion. Il faut protéger nos acquis, il faut se défendre, parce que oui, nous sommes en mode défense et il y a possibilité d’être solidaires». MM. Porlier et Dion ont d’ailleurs invité la population et les membres du CA à se réunir dès le lendemain pour jeter les bases du comité.

«C’est pas vrai qu’on va laisser partir ce qu’on a bâti au fil des ans», a renchéri M. Porlier, inquiet d’une perte du pouvoir décisionnel régional. «La partie est loin d’être terminée».

Réalisations
Le président du conseil d’administration, malgré une émotion palpable, en a tout de même profité pour remercier tout le personnel du CSSS, en plus de citer quelques exemples de leurs réalisations. «L’annonce prochaine d’un retour à l’équilibre budgétaire après quelques années de misère, l’inauguration en janvier d’un foyer de groupe régional en santé mentale, l’agrandissement prochain de la résidence Gustave-Gauvreau», a énuméré M. Caron.

Le CA a par ailleurs avisé la nouvelle gouvernance du CISSS de l’importance de la mise en œuvre du dispensaire urbain, un projet en lien avec le Cégep de Sept-Îles, et du développement en continu des lits dans la collectivité pour la clientèle en perte d’autonomie, deux projets «incontournables pour la communauté de Sept-Îles».

Le conseil d’administration du CSSS de Sept-Îles comptait 18 membres, dont celui occupé par le directeur général.

Le directeur général, Jeannot Michaud et le président du CA, Jean Caron, ont rencontré la presse mardi pour souligner la dissolution du conseil d’administration du CSSS de Sept-Îles avec l’entrée en vigueur de la Loi 10. (Photo : Le Nord-Côtier)

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