Coupures en éducation: Impact sur les services aux élèves, selon la CSQ

Par Éditions Nordiques 25 mars 2015
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Les commissions scolaires du Fer, de la Moyenne-Côte-Nord et du Littoral doivent couper plus d’un million $ cette année «pour satisfaire aux exigences toujours grandissantes de l’austérité», selon la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), lié à la CSQ.

«On ne peut pas faire d’économie sur la tête des élèves, et encore plus sur la tête des élèves en difficulté», a mentionné Johanne Pomerleau, présidente de la FPPE-CSQ, lors d’un point de presse, mercredi à Sept-Îles. «Après M. Bolduc qui nous a dit que les jeunes ne mourraient pas d’avoir moins de livres dans les écoles, maintenant on a un nouveau ministre qui nous dit que les Québécois ne sont pas faits en chocolat. Est-ce qu’il parle des élèves en difficulté ou handicapés? Ça nous inquiète. On a besoin d’un ministre qui défend le milieu de l’éducation et non les politiques d’austérité de son gouvernement», a affirmé Mme Pomerleau.

Dans la région, il est plus difficile de trouver et retenir des professionnels en éducation, selon Éric Lavoie, président du Syndicat des professionnelles et professionnels du Nord-Est du Québec (SPPNEQ). Il explique, entre autres, que les deux orthophonistes et une psychoéducatrice de la commission scolaire du Fer n’ont pu être remplacés lors de leur congé de maternité.

Selon M. Lavoie, l’intention du gouvernement d’abolir la prime de rétention de 8% pour les travailleurs du secteur public à Sept-Îles et Port-Cartier viendra aggraver la situation. «C’est enlevé un outil essentiel d’attraction et de rétention pour amener et conserver des services de qualité pour les citoyens. Déjà avec la prime de 8%, les postes sont déjà difficiles à combler. Les élèves de Sept-Îles et Port-Cartier vaudraient-ils moins que ceux ailleurs au Québec aux yeux de M. Coiteux?», s’est questionné Éric Lavoie.

Témoignage d’une mère

Il a fallu 4 ans pour qu’un diagnostic ne vienne confirmer les difficultés d’apprentissage du garçon de 13 ans de Karyne Grégoire-Régis. Il vient tout juste d’être diagnostiqué par la seule psychologue pour le territoire de la Côte-Nord. Ce dernier souffre d’un trouble du déficit de l’attention (TDAH), de bégaiement et d’un retard d’apprentissage de trois ans en lecture et écriture.

«Après 3 ans, je n’avais aucune réponse. On me disait que mon enfant est en ordre de priorité. Moi, en tant que mère, j’ai peur pour l’avenir de mon fils», a mentionné Mme Grégoire-Régis. «J’imagine qu’avec le nombre d’élèves qu’on a, puis les écoles qu’elle (la psychologue) a beaucoup de travail. On ne peut pas la blâmer, il y en a juste une», a ajouté la mère qui dit avoir perdu l’estime d’elle-même «à la longue».

Le FPPE-CSQ représente 7200 professionnels de l’éducation au Québec, dont des psychologues, des orthophonistes et des animateurs à la vie spirituelle.

(Photo Le Nord-Côtier)

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