Entente historique: Les chefs innus et les maires unissent leurs forces

Par Éditions Nordiques 10 mars 2015
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Les chefs des Nations innues et les élus de la Côte-Nord veulent travailler main dans la main pour favoriser le développement socioéconomique de la région, dans le respect des valeurs de chacun. Après avoir signé, mardi, à Baie-Comeau, une entente historique au Québec sous la forme d’un protocole de rapprochement, ils réclament maintenant la collaboration des gouvernements du Québec et du Canada à leur démarche.

«Nous ne pouvons plus diviser nos forces continuellement. Bâtissons ensemble», s’est exclamé le chef Pessamit, René Simon, porte-parole des neuf communautés innues (huit de la Côte-Nord et une au Lac-St-Jean) impliquées. Du coup, il a salué l’initiative de rapprochement lancée au début de 2014 par la présidente de la Conférence régionale des élus de la Côte-Nord, Micheline Anctil, en précisant que les Innus auraient dû depuis longtemps avoir le courage et l’audace d’entamer le processus.

À son côté, Mme Anctil a qualifié l’entente d’historique et rappelé qu’elle «vient marquer une nouvelle ère dans nos relations avec les Innus de la Côte-Nord.» Selon elle, les partenaires ont plusieurs points en commun, d’où l’importance de pousser ensemble dans le même sens. Plus la région va s’allier pour des intérêts communs, plus grande sera sa force, a-t-elle martelé.

L’accès à la Côte-Nord et les projets de développement hydroélectrique, minier et forestier font partie des dossiers majeurs qui concernent l’ensemble des habitants. Parlant d’hydroélectricité, M. Simon a d’ailleurs admis que le projet La Romaine, duquel les Innus ont été écartés, selon lui, a été l’élément déclencheur du rapprochement avec les municipalités.

Finies les tensions sociales

Le texte du protocole signé mardi reconnaît que les tentatives de rapprochement du passé n’ont mené à aucun progrès et que les tensions sociales des dernières décennies ont nui au développement de la Côte-Nord.

Ce nouveau poids politique, les chefs innus et les maires souhaitent donc qu’il ait une incidence positive sur les décisions gouvernementales pour le développement socioéconomique de la Côte-Nord. D’une seule voix, ils sollicitent maintenant le gouvernement du Québec pour supporter financièrement la mise en œuvre du nouveau mécanisme permanent d’échange, qui nécessitera d’ailleursl’embauche d’une personne pour assurer la coordination.

Le chef de Pessamit, René Simon, et la présidente de la CRÉ Côte-Nord, Micheline Anctil. (Photo – Le Manic)

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