Côte-Nord: Baisse de la population active

Par Éditions Nordiques 10 mars 2015
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Le solde migratoire de la population des 25 à 44 ans de la Côte-Nord a été négatif pour la première depuis 5 ans en 2013-2014, ce qui pourrait s’expliquer par le climat économique morose dans l’industrie minière. La Côte-Nord a également connu le déficit migratoire le plus important de la province.

Selon le Coup d’œil sociodémographique sur la migration interrégionale au Québec en 2013-2014, réalisé par l’Institut de la statistique du Québec, la Côte-Nord a subi une perte migratoire de 915 personnes, ce qui représente le pire déficit migratoire de la province en comparaison de sa population (- 0,96%).

Alors que les régions éloignées, comme la Gaspésie, le Bas-Saint-Laurent et l’Abitibi-Témiscamingue, ont toutes connu des soldes migratoires négatifs, les couronnes nord et sud de Montréal ont connu des hausses, comme dans les Laurentides, le meilleur de la province (+ 0,77%).

Ce qui distingue la Côte-Nord des autres régions éloignées, c’est qu’en plus de voir plus de gens partir, elle en a accueilli beaucoup moins qu’auparavant. «Sur la Côte-Nord, on remarque à la fois qu’il y a davantage de gens qui ont quitté la région et qu’elle a également moins été en mesure d’attirer des gens d’autres régions», a affirmé Martine St-Amour, démographe pour l’Institut de la statistique.

Même si l’étude n’a pas porté sur les motifs des gens qui ont quitté la région l’an dernier, on peut penser que les coupures massives d’emploi dans l’industrie minière ont contribué à la baisse de la population active, âgée de 25 à 44 ans. «C’est vraiment le cœur de la population. Celle qui est en âge de travailler», a expliqué Mme St-Amour.

Le facteur «étude»

La Côte-Nord et le Nord-du-Québec sont les seuls régions dont tous les groupes d’âge ont subi un solde migratoire négatif. L’étude mentionne que la Côte-Nord «connaît aussi des pertes non négligeables chez les 45-64 ans, mais c’est chez les 15-24 ans que son déficit demeure le plus important».

Selon Martine St-Amour, cette réalité chez les plus jeunes peut s’expliquer par la nécessité de devoir s’exiler pour les études. «Les 15-24 ans, c’est l’âge souvent où on va quitter le domicile familial, en particulier pour mener des études postsecondaires. La plupart des régions connaissent cette réalité sauf pour Montréal, la Capitale-Nationale et, exceptionnellement, la Mauricie», a expliqué la démographe.

Le solde migratoire sur la Côte-Nord l’an dernier est le pire de la région dans les cinq dernières années. En 2010-2011, le solde était resté stable (+ 0,04%).

(Photo Archives – Le Nord-Côtier)

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