BAPE sur la filière uranifère: Préoccupation pour les générations futures

Par Éditions Nordiques 25 novembre 2014
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Les commissaires du Bureau d’audiences publiques sur environnement (BAPE) sur les enjeux de la filière uranifère au Québec étaient de passage à Sept-Îles, lundi et mardi, pour la phase de présentation des mémoires. Les différents intervenants ont souligné leurs soucis pour les générations futures.

Peu de gens se sont déplacés au Centre des Congrès pour assister à la présentation des mémoires aux commissaires Louis-Gilles Francoeur et Joseph Zayed, tout comme ce fut le cas lors de la phase de préconsultation en juin.

Quelques intervenants ont mentionné qu’une exploitation d’un gisement d’uranium pourrait avoir un impact négatif sur les générations futures, puisque la gestion des résidus pourrait se prolonger sur des milliers d’années avant qu’une substance radioactive se désintègre.

«C’est une filière qui contrevient aux éléments d’équité intergénérationnels. De nombreuses générations devront gérer les risques et les coûts des résidus sans en bénéficier, ce qui est inéquitable», a mentionné Sébastien Caron du Conseil régional de l’environnement de la Côte-Nord (CRECN).

«Comment appréhender la gestion des résidus sur plusieurs milliers d’années?», s’est questionné M. Caron. Même son de cloche du côté de la Corporation de protection de l’environnement de Sept-Îles qui recommande un moratoire permanent s’il est prouvé que le coût-bénéfice de l’exploitation de l’uranium n’est pas «nettement plus avantageux» que les inconvénients engendrés par tout le cycle de vie de la filière.

D’autres arguments

Le CERCN indique également dans son mémoire que les mines d’uranium ne sont pas nécessaires à la fabrication d’isotopes médicaux en raison de nouvelles technologies et de matière première déjà en quantité suffisante. Dans son mémoire, la Nation innue fait valoir que «les Premières nations font partie des groupes les plus vulnérables à cette industrie puisque les sites d’exploitation se trouvent sur le territoire de chasse et que l’activité uranifère peut contaminer leurs sources alimentaires traditionnelles».

Sept-Îles sans uranium, le Comité de défense de la qualité de l’air et de l’eau et le Regroupement pour la sauvegarde de la grande baie de Sept-Îles ont également présentés un mémoire. La phase de présentation des mémoires se poursuit ailleurs au Québec jusqu’au 15 décembre. Les commissaires remettront leur rapport au ministre de l’Environnement au plus tard le 15 mai.

(Photo Le Nord-Cotier)

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