André Michel: Un artiste amoureux de la culture amérindienne

Par Éditions Nordiques 29 octobre 2014
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Dans «Le peintre et l’Amérindien», Michel Noël s’est intéressé à la rencontre entre André Michel et Jean-Marie McKenzie à Sept-Îles sur la Côte-Nord. Un moment marquant ayant fait naître chez l’artiste-peintre un très grand intérêt envers la culture autochtone et qui n’a fait que s’accroître au fil des années.

Reconnu comme le fondateur du Musée régional de la Côte-Nord et du Musée Shaputuan, André Michel entretient toujours des liens étroits avec la Côte-Nord. Une région où il a habité plus de 18 ans qui est présente dans plusieurs de ses œuvres. C’est à cet endroit qu’il a fait connaissance avec l’auteur de ce livre, Michel Noël.

«On se connait depuis longtemps. À l’époque où j’habitais à Sept-Îles, au début des années 70, il travaillait pour le ministère des Affaires amérindiennes et ensuite au ministère de la Culture où il s’est occupé du dossier autochtone. Il connaît très bien mon implication sociale et mes réalisations. À La Maison amérindienne de Mont-Saint-Hilaire que j’ai fondée, on a eu la chance de se croiser à nouveau», souligne l’artiste qui avait lancé il y a plus d’un an le livre «Mitesh» en hommage à sa fille à qui il a transmis les rites du passage amérindien.

Se refusant à écrire sa vie, l’artiste croit sincèrement qu’il a encore de nombreuses années devant lui en raison de son très bon état de santé. À maintes reprises, il a souligné son intérêt à faire part de l’histoire d’amitié qu’il a entretenu avec Jean-Marie McKenzie, un chasseur et trappeur innu qu’il a côtoyé jusqu’à son décès. Un deuil qui l’a amené à quitter la région pour s’établir ailleurs au Québec.

«Dans ce livre, il n’y a pas d’histoire d’amour, de bagarre, de meurtres. À travers des anecdotes de ma vie dans les bois avec Jean-Marie McKenzie, l’auteur réussit très bien à cerner ce que nous vivions, à comprendre les non-dits. Jean-Marie était un homme de peu de mots. Une véritable force tranquille. Nous étions si différents, mais pourtant semblables. C’est une amitié marquante à mes yeux qui a fait naître un véritable intérêt envers la culture innue, son âme», explique M. Noël.

Le militantisme se poursuit
Actuellement, André Michel est impliqué dans le dépôt d’un projet au gouvernement pour faire reconnaître la Journée nationale des autochtones, le 21 juin, comme un jour férié au même titre que la fête du Canada et la Saint-Jean-Baptiste. «Les autochtones étaient là bien avant les Québécois. Ils se sont établis sur le territoire. Ceci se doit d’être reconnu à sa juste valeur», lance-t-il.

Encore aujourd’hui, l’artiste-peintre croit que les préjugés entretenus par les blancs et les Autochtones ont la vie dure. Un élément qu’il a constaté avant même que la construction de La Maison amérindienne à Mont-Saint-Hilaire ne soit entamée. «On m’a menacé, intimidé. À un certain moment, j’ai même eu peur pour ma vie, affirme-t-il. Heureusement, j’habite au Québec et il y a là une plus grande ouverture à la différence.»

Au Québec, la rencontre entre André Michel et Jean-Marie McKenzie est un élément marquant de la culture autochtone. Le récit d’une amitié improbable entre un français et un innu. (Photo : courtoisie)

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