Possible abolition des CRÉ: «Ça risque d’appauvrir la région» – Micheline Anctil

Par Éditions Nordiques 27 octobre 2014
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La présidente de la Conférence des élus (CRÉ) de la Côte-Nord, Micheline Anctil, se dit inquiète et déçue de la possible abolition des CRÉ par le gouvernement du Québec. Elle estime que cette décision pourrait appauvrir la région.

On apprenait dernièrement que le gouvernement songeait à abolir les conférences régionales des élus (CRÉ) dans le cadre de son plan d’austérité. Jointe au téléphone, la présidente la CRÉ-Côte-Nord, Micheline Anctil, a défendu la mission de l’organisme.

«Dans un premier temps, nous sommes très déçus, et dans un second temps, nous sommes inquiets», a mentionné d’entrée de jeu Mme Anctil. Selon elle, le rôle de la CRÉ sur la Côte-Nord en est un de «porte-parole de la région», mais sert aussi «à faire connaître au gouvernement nos particularités» et «défendre nos intérêts».

Micheline Anctil estime que si l’abolition des CRÉ permettait au gouvernement d’économiser des sous, cela aurait «un impact sur les services et sur l’ensemble du développement». La présidente rappelle que des organismes qui pourraient aussi disparaître, comme les Centre local de développement (CLD) et les Carrefour jeunesse-emploi, sont des outils de développement régional.

«On veut développer les régions, ses ressources naturelles et son territoire. L’abolition de ces organismes, ça risque d’appauvrir les régions de façon majeure», a expliqué Mme Anctil.

Pas consulté
La présidente de la CRÉ déplore également que le gouvernement n’ait pas consulté les principaux intéressés avant de lancer l’idée d’une abolition. «On n’a pas eu de place pour s’exprimer. Pour réfléchir ensemble. Le gouvernement, qui nous a créées en 2004 comme des porte-paroles des régions, ne nous a pas consultés», a déploré Micheline Anctil.

«Nous sommes une région avec des particularités. Prenons la Basse-Côte-Nord. Il n’y a pas de route pour s’y rendre. Si les CRÉ sont abolies, il n’y aura pas de structure pour défendre les intérêts de ces communautés éloignées. On a besoin d’une structure qui va concerter la région. On ne peut pas rentrer dans une MRC et faire comme si le voisin n’existait pas», a expliqué Micheline Anctil. Celle-ci rappelle que «tous les gouvernement confondus» se distinguent «par leur manque de connaissance des réalités régionales».

La députée réagit
La députée de Duplessis, Lorraine Richard, dénonce la possible abolition des CRÉ, CLD et CJE. «Sous le masque de l’austérité, le Parti libéral, avec l’appui de la CAQ, a fait un choix délibéré de s’attaquer aux moyens donnés aux régions pour occuper leur territoire, assumer leur développement économique et créer des emplois», a déclaré Mme Richard. La députée déplore également ce qu’elle considère comme «un exercice de centralisation autour des ministères à Québec».

La présidente de la CRÉ Côte-Nord, Micheline Anctil. (Photo : Le Nord-Côtier)

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