Poursuite de 900 millions $: Blitz de rencontres entre les Innus et IOC

Par Fanny Lévesque 21 octobre 2014
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Les bandes d’Uashat mak Mani-Utenam et Matimekush-Lac John négocieront avec la Compagnie minière IOC pour s’entendre sur le volet financier d’une possible Entente répercussions-avantages (ERA), qui pourrait être conclue entre les parties. Ces discussions, qui doivent s’échelonner jusqu’en décembre, se tiennent en marge des procédures judiciaires entamées par les deux communautés contre la société minière.

Les parties doivent discuter lors d’une «série de rencontres», a fait savoir le directeur du Bureau de la protection des droits et du territoire de Uashat mak Mani-Utenam, Jean-Claude Therrien Pinette. «On verra au fur et à mesure des rencontres, mais nous voulons une entente honorable, en fonction des standards de l’industrie», a-t-il ajouté, rappelant que les demandes des bandes «ne sont pas exagérées.»

Des discussions sont à l’agenda jusqu’au début décembre, assure M. Pinette-Therrien. «Il y a plusieurs composantes dans une ERA, dont celle financière, et c’est de celle-ci qui sera question pour l’instant» a soutenu le directeur. «Ce sera à IOC de faire la démonstration qu’elle veut répondre aux standards».

Du côté de la société minière, on confirme également que «des rencontres sont planifiées» avec les communautés, sans vouloir commenter davantage la situation.

Procédures judiciaires
Les deux nations innues réclament 900 millions $ à la Compagnie minière IOC et son principal actionnaire Rio Tinto pour l’exploitation des terres ancestrales depuis les années 50, sans le consentement des peuples autochtones.

La Cour supérieure a rejeté en septembre, la requête de la minière qui tentait de faire échouer les recours entrepris, sous prétexte que la reconnaissance des titres et droits autochtones incombait aux gouvernements et constituait un «prérequis à toutes autres demandes».

Actions symboliques
En fin de semaine, un groupe d’Innus a érigé un campement au mile 40, près des installations ferroviaires exploitées par la minière. Les photos publiées sur la page Facebook du conseil Innu Takuaikan Uashat mak Mani-Utenam (ITUM) montrent entre autres, des conseillers et l’ancien chef, Georges-Ernest Grégoire devant un shaputuan.

M. Pinette assure qu’il ne s’agissait pas d’une action commandée par ITUM, mais d’un geste symbolique mené par des membres de la communauté.

Au début du mois, les conseils de bande ont lancé la campagne «IOC/Rio Tinto doit payer son loyer» faisant suite à quatre années de négociations «infructueuses» avec la minière, selon les communautés. Les nations ont exhibé les «pierres de la honte», des pierres provenant des gisements d’IOC, devant la place d’affaire de la société à Montréal, avant de les ramener aux installations de Sept-Îles.

Un groupe d’Innus a manifesté dans un campement érigé non loin des installations ferroviaires exploitées par la Compagnie minière IOC. (Photo tirée – page Facebook Innu Takuaikan)

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