Soirée de veille: Un hommage aux femmes autochtones assassinées et disparues

Par Éditions Nordiques 4 octobre 2014
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En mémoire des femmes autochtones assassinées et disparues, une veille se tiendra au Musée Shaputuan, le 4 octobre à 18h. Un moment de recueillement à l’échelle nationale représentant l’occasion pour sensibiliser la population à ce fléau de société qui fait l’objet de bien des tabous.

En tant que présidente de l’Association des femmes autochtones Canada (AFAC), Michèle Audette dénonce le système judiciaire canadien qui engendre une discrimination à l’égard des femmes autochtones, dont les plaintes ne sont pas toujours prises en considération. Une réalité qui serait attribuable à une méconnaissance de cette réalité culturelle chez les autorités et qui est le reflet de préjugés à l’égard de leur mode de vie.

«Une commission [Oppal] en Colombie-Britannique [rapport déposé en 2012] a démontré que la police entretenait des préjugés envers les femmes de manière générale. Le constat est pire pour les femmes autochtones. Les travaux effectués ont permis de prendre conscience qu’une certaine discrimination s’était installée dans le système judiciaire. Les dossiers n’étaient pas traités sur le même pied d’égalité, ce qui est inacceptable», affirme Mme Audette.

Les pressions effectuées par Femmes autochtones Canada semblent apporter du changement, mais il reste encore beaucoup à faire pour s’assurer que les dossiers de femmes autochtones soient traités sur le même pied d’égalité que les femmes allochtones, explique sa présidente.

«Certains membres de l’autorité voient ces tentatives comme un moyen de ralentir le processus judiciaire. Il faut une enquête à l’échelle nationale. Il faut rapprocher la culture allochtone de la culture autochtone pour faire tomber les préjugés. Une collaboration doit s’établir véritablement entre toutes les instances.»

Informations générales
Une enquête de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a dénombré 1181 cas de meurtres ou disparitions chez les femmes autochtones du Canada, entre 1980 et 2012. Il faut cependant rappeler que les femmes autochtones ne représentent que 4% de la population canadienne.

«Je rêve du jour où l’on offrira des cours à la GRC sur la réalité autochtone. Ces femmes vivent dans un milieu vulnérable», soulève Mme Audette. Elles hésitent souvent à porter plainte, car ce n’est pas pris au sérieux. Dans la Manicouagan, je connais trois cas de jeunes filles disparues qui ont été considérés à tort comme des fugues.»

Entre 2003 et 2010, on constate une augmentation importante du nombre de femmes autochtones assassinées ou disparues au Canada. L’an dernier, 240 vigies ont été organisées dans six pays à travers le monde. Une cause que porte à bout de bras l’organisme Femmes autochtones Canada, dont la mission consiste à défendre les intérêts des femmes autochtones sur le plan social, économique et juridique.
(Photo : Le Nord-Côtier)

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