Retombées économiques : Sept-Rivières se donne des règles claires

Par Fanny Lévesque 24 septembre 2014
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Les règles du jeu seront claires dans Sept-Rivières lorsque viendra le temps pour un promoteur de lancer un projet de développement. Sept-Îles et Port-Cartier annoncent la création du Comité de maximisation des retombées économiques (COMAX) pour que les entreprises du territoire retirent le plus de bénéfices possible des grands chantiers régionaux.

L’initiative vient d’une «demande répétée et soutenue» des petites et moyennes entreprises de la région, a soutenu la présidente de la Chambre de commerce de Sept-Îles, Manon Langlois, au moment du lancement du nouveau comité, mercredi après-midi. «Nos PME traversent une période difficile et malgré l’envergure de certains chantiers dans la région, on en ressent peu les retombées», a-t-elle exprimé.

Le COMAX viendra ainsi donner un nouveau souffle aux relations entre le milieu et les promoteurs, en créant une structure permanente dictant les besoins et attentes de la région. «Les règles seront très très claires», a lancé le président de Développement économique Sept-Îles, Luc Dion. Un cahier de charge sera d’ailleurs éventuellement disponible pour les développeurs.

«L’objectif est de maximiser les retombées économiques sous toutes ses formes», ajoute-t-il. Accroitre les contrats et les emplois dans la PME, favoriser l’approvisionnement local et réduire au maximum le fly-in/fly-out seront au cœur des travaux du COMAX. «On cherchera aussi à amener les donneurs d’ordre plus loin vers du maillage ou de la transformation par exemple», explique M. Dion.

Mine Arnaud, premier «cobaye»
Mine Arnaud, qui lorgne un projet minier d’apatite de 750 millions $ à Sept-Îles, accepte de jouer «le cobaye» de la nouvelle structure en s’engageant à maximiser les retombées dans la communauté. «C’est une initiative qui s’inscrit très bien dans le développement durable», a soutenu le directeur de projet, François Biron. «Avec le COMAX, on va pouvoir définir nos besoins et les faire connaître aux entreprises», a-t-il ajouté.

Mine Arnaud est toujours en attente d’un décret gouvernemental l’autorisant ou non à aller de l’avant avec l’exploitation d’une mine d’apatite à ciel ouvert. C’est d’ailleurs loin d’être trop tôt pour que le promoteur s’implique dans une telle démarche, se défend le milieu économique.

«Il faut travailler en amont, justement quand les projets ne sont pas annoncés, parce que la journée où ils le sont, on a plus le temps d’essayer de le découper (en plusieurs contrats pour accroitre les retombées locales)», a fait valoir Luc Dion.

Le COMAX sera également à l’écoute des PME, qui pourront l’interpeller directement. «C’est ultra positif», a exprimé la contrôleure chez Équipements Lalancette, Karina Martins. «Les entrepreneurs vont pouvoir savoir ce dont les promoteurs ont besoin et à l’inverse, les promoteurs vont aussi connaître nos besoins. Ça vient vraiment créer un lien entre les deux, c’était le temps que Sept-Îles ait son COMAX.»

Des représentants des chambres de commerce et des corporations de développement économique de Sept-Îles et Port-Cartier siègeront sur le comité, en plus d’intervenants de la Société de développement économique d’Uashat mak Mani-Utenam et du Syndicat des Métallos.

Une ressource dédiée uniquement à la COMAX pourrait éventuellement être embauchée à plus long terme.

Le directeur de projet de Mine Arnaud, François Biron, la présidente de la Chambre de commerce de Sept-Îles, Manon Langlois et le président de Développement économique Sept-Îles, Luc Dion, au moment du lancement du Comité de maximisation des retombées économiques de Sept-Rivières.
(Photo : Le Nord-Côtier)

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