FerroAtlantica jette l’ancre à Port-Cartier

Par Fanny Lévesque 16 juin 2014
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Après moult rumeurs, c’est finalement à Port-Cartier que FerroAtlantica construira sa toute nouvelle usine de silicium, un projet évalué à pas moins de 382 millions $, auquel se rattachent 345 emplois directs. C’est le premier ministre du Québec lui-même, Philippe Couillard, qui a procédé à l’annonce lundi matin, au Café-théâtre Graffiti.

Les villes de Baie-Comeau et Shawinigan étaient également en lice pour accueillir le premier site industriel de l’entreprise espagnole en Amérique du Nord, mais c’est Port-Cartier qui a réuni tous les avantages. «C’est une décision d’affaires, basée sur les avantages et les désavantages des municipalités», a fait valoir le président du groupe, Pedro Larrea Paguaga. «Nous sommes désolés de ne pas avoir pu satisfaire tout le monde», a-t-il ajouté.

Le quai en eau profonde de Port-Cartier a joué en la faveur de la municipalité, mais aussi sa proximité d’un lien ferroviaire et de ses ressources ligneuses. Des ententes commerciales devraient être conclues avec ArcelorMittal et Produits forestiers Arbec. Les industriels portcartois ont d’ailleurs été impliqués tout au long du processus, ce qui aura certainement fait pencher dans la balance.

FerroAtlantica, dont la filiale québécoise s’appellera FerroQuébec, salue notamment la qualité et l’accueil de Port-Cartier, «qui peut se vanter» d’être le site le plus avantageux «au monde». C’est que le groupe espagnol avait considéré d’autres endroits sur le globe, avant de jeter son dévolu sur le Québec. «Nous sommes heureux de jeter l’ancre au Québec», a mentionné le propriétaire du groupe, Juan-Miguel Villar Mir, qui a remercié le gouvernement de lui offrir des avantages «compétitifs.»

L’usine de FerroQuébec bénéficiera du tarif L pour son électricité. Philippe Couillard explique aussi qu’une participation financière de son gouvernement est actuellement en discussion et sera confirmée sous peu. «C’est une excellente nouvelle pour l’économie du Québec, mais aussi pour la diversification économique de la Côte-Nord», s’est réjoui le premier ministre. «L’arrivée de FerroQuébec fera du Québec un chef de file dans un marché mondial qui offre des perspectives de croissance significatives.»

Port-Cartier est aux anges
Ça fait longtemps que le projet d’une usine de silicium métal est dans l’air à Port-Cartier. Le milieu, qui a toujours cru en ses chances d’être retenu, n’a d’ailleurs pas lésiné sur les efforts depuis les derniers mois pour que FerroAtlantica fasse de la municipalité, la terre d’accueil de son projet de 382 millions $.
«Port-Cartier est très heureuse, surtout que les valeurs de l’entreprise nous touchent beaucoup», a mentionné la mairesse Violaine Doyle. «Je suis certaine qu’ils seront un citoyen corporatif exemplaire», a-t-elle ajouté en les remerciant de leur confiance.

Port-Cartier a aussi beaucoup planché sur l’implication des joueurs en place, dont ArcelorMittal et Produits forestiers Arbec, et sur une collaboration constante entre les représentants de FerroAtlantica et ceux de la Ville de Port-Cartier. «FerroQuébec, c’est l’avenir pour nous», a lancé le commissaire industriel, Bernard Gauthier, qui a été un acteur clé de la coordination entre les parties prenantes.

«C’est l’ensemble de la région qui se positionne avec l’arrivée de ce géant», a rajouté la présidente de la Conférence régionale des élus de la Côte-Nord, Micheline Anctil. «Non seulement c’est une bonne nouvelle pour le développement économique, mais ça vient aussi stabiliser l’industrie en place.»

Une usine performante
L’usine de FerroQuébec sera la plus performante au monde, assure la société espagnole, avec l’une des plus faibles empreintes carbone. La production annuelle atteindra 100 000 tonnes de silicium. Les installations portcartoises seront dotées d’équipements à la fine pointe de la technologie, dont une usine de charbon de bois. Le silicium sera exporté vers les marchés américains et canadiens.

La première phase du projet débute dès maintenant avec la réalisation de l’étude d’impact environnemental. La construction pourra débuter dès l’obtention des autorisations environnementales, d’ici six à 12 mois. La mise en service de l’usine est prévue pour 2016-2017.

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