Accès au quai: Cliffs réclame des redevances «raisonnables»

Par Fanny Lévesque 4 juin 2014
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Cliffs Natural Resources assure ne réclamer que «la juste valeur marchande des terrains» que le Port de Sept-Îles souhaite acquérir pour désenclaver la Pointe-Noire et donner accès à son futur quai multiusager, bientôt prêt. En entrevue, la société soutient n’avoir «aucun intérêt» à rendre inaccessible l’infrastructure de 220 millions $, qui sera utilisée par cinq nouveaux joueurs miniers pour l’expédition de leur production.

La minière a ouvert un peu plus son jeu en commentant plus en profondeur le litige qui l’oppose au Port de Sept-Îles, depuis près d’un an. Cliffs a expliqué avoir offert dans sa dernière proposition de céder au Port, les terrains qu’il a besoin, «sans paiement initial» et «en échange d’une redevance à la tonne, basée sur l’utilisation qu’il en fera avec ses clients», a confié au Journal, la porte-parole, Arlène Beaudin.

Et ces redevances seraient bien loin des 5 à 6 milliards $ avancés par l’administration portuaire dans nos pages, cette semaine. «Ce chiffre est complètement exagéré», a martelé Mme Beaudin, sans dévoiler les montants réclamés. «Les redevances qu’on demande sont similaires à d’autres ententes du genre dans la région et c’est raisonnable», a-t-elle confirmé.

Flexibilité
La minière exigerait par contre «l’assurance de la flexibilité nécessaire» pour maintenir ses activités dans l’est du Canada. «On demande de pouvoir acquérir ou, au moins conserver notre accès sur certains terrains et installations» où Cliffs est actuellement locataire, a fait valoir Mme Beaudin. La société affirme même avoir offert au Port de devenir utilisateur du quai multiusager, «au besoin, ce qui assurait encore plus la viabilité de cette infrastructure.»

Redevances «exagérées»
Joint au téléphone, le président du conseil d’administration du Port de Sept-Îles a maintenu que les demandes de Cliffs avoisinent les 5 à 6 milliards $, selon un calcul se basant notamment sur la somme réclamée à la tonne. «C’est le montant des redevances qui pose problème, c’est exagéré», a réaffirmé Carol Soucy, qui n’a pas voulu commenter la dernière proposition faite par la minière.

Cliffs refuse aussi de confirmer si cette dernière offre comprenait l’accès à ses chemins de fer, tout aussi important pour se rendre au quai. Pour cet autre point, le Port a adressé une demande à l’Office des transports du Canada. «Par respect pour les parties et parce que l’on souhaite reprendre les discussions, Cliffs s’en tiendra à ça pour l’instant», a conclu Mme Beaudin.

Pour l’heure, les minières qui payé la moitié du quai n’ont toujours aucune garantie d’accès aux installations portuaires. Québec a récemment mandaté le ministre Jacques Daoust pour dénouer l’impasse entre les parties. Cliffs espère d’ailleurs obtenir sous peu une rencontre avec le gouvernement.

(Photo : Le Nord-Côtier)

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