Projet de port pétrolier à Cacouna: Plus de 500 personnes manifestent à Tadoussac et Rimouski

Par Éditions Nordiques 26 mai 2014
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Tadoussac et Rimouski ont été le théâtre d’activités en opposition au projet de port pétrolier de Cacouna samedi et dimanche avec la formation d’une chaîne humaine et une expédition symbolique en kayak.

Des deux côtés de la rive, plus de 500 personnes se sont réunies pour la protection du fleuve Saint-Laurent et contre le projet de port pétrolier de Cacouna. Au même moment, des chaînes humaines ont été créées autour de la Pointe-de-L’Islet à Tadoussac et le long de la Promenade de la mer à Rimouski.

Les événements ont été créés par le Mouvement Citoyen : Littoralement Inacceptable (MCLI) de Tadoussac et par la Coalition Bas-Saint-Laurent pour une prospérité sans pétrole (CBSLPSP) de Rimouski. Le samedi 24 mai, une vingtaine de kayakistes a pris le contrôle du fleuve à partir de la Baie de Tadoussac pour une expédition d’une vingtaine de kilomètres aller-retour afin de dénoncer l’impact d’un port pétrolier sur les bélugas du Saint-Laurent, une population menacée d’extinction.

Appui de la MRC Haute-Côte-Nord
En Haute-Côte-Nord, il y a eu une résolution adoptée par la MRC. Micheline Anctil, préfet, était présente sur place pour annoncer cet appui important. Il s’ajoute à celui de Saint-André-de-Kamouraska, de Saint-Siméon et de chaque municipalité de Tadoussac à Colombier. Plusieurs éléments soulèvent une grande inquiétude parmi la population et ont motivé ces actions.

Christian Simard de Nature Québec et Martin Poirier du groupe Non à une marée noire dans le St-Laurent ont affirmé «qu’il est inconcevable de penser qu’un port pétrolier puisse coexister avec les limites du parc marin et qu’un accident affecterait les côtes ainsi que la faune et la flore qui y habitent.»

À Rimouski, Marie-Phare Boucher, membre de la CBSLPSP, a demandé au conseil de la Ville de Rimouski de prendre position dans le dossier, comme l’ont fait plusieurs autres municipalités du Québec. Elle a rappelé aux participants que le maire Éric Forest a signé le Manifeste pour tirer profit collectivement de notre pétrole l’automne dernier et elle a demandé à ce qu’un débat public ait lieu.

«La municipalité de Tadoussac souhaite partager sa profonde inquiétude quant au projet de TransCanada d’implanter un port de transbordement de pétrole lourd sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent. La réalisation d’un tel projet risque de mettre en péril non seulement certaines espèces marines, mais aussi l’ensemble de l’industrie d’observation des mammifères marins, élément phare de notre économie. Nous demandons aux autorités concernées de prendre un temps pour consulter les principaux intervenants tant sur la rive sud que sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent», a mentionné le maire de Tadoussac, Hugues Tremblay.

Le préfet de la Haute-Côte-Nord, Micheline Anctil, a lancé : «Depuis plusieurs décennies déjà, les municipalités de la région et la MRC de La Haute-Côte-Nord travaillent à garder un environnement sain où la qualité de vie fait partie de nos priorités de tous les jours. Il est donc primordial de préserver nos paysages naturels et toute l’industrie qui s’y rattache (….) À titre de préfet de la MRC de La Haute-Côte-Nord, je demande à tous les intervenants économiques, de tous les secteurs de développement de La Haute-Côte-Nord, de se tenir la main et d’être solidaires dans nos revendications face au gouvernement canadien. Nous devons adopter une approche plus que prudente à l’égard de ce développement. Il n’y a aucune place à l’improvisation.»

Patrice Corbeil du Groupe de recherche et d’études sur les mammifères marins (GREMM), a parlé au nom des scientifiques qui œuvrent sur le terrain : «Depuis 30 ans, notre équipe travaille à mieux comprendre pour mieux protéger les bélugas du Saint-Laurent. La science nous a permis de mieux comprendre cette population et de cibler des mesures qui ont été efficaces pour le béluga, mais aussi pour l’ensemble du Saint-Laurent. Nos choix de société doivent reposer sur la meilleure science disponible. Pour aider le béluga, ces choix devront réduire les impacts de nos activités sur cet habitat complexe dont le béluga est l’ambassadeur.»

Texte: Shirley Kennedy
Photo : courtoisie – Renaud Pintiaux

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