Maladie mentale : Une mère lance un cri du cœur

2 mai 2014
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Désespérée, une mère de famille de Sept-Îles ne sait plus vers quelle ressource se tourner pour qu’on l’aide avec sa fille, qui doit composer avec une maladie mentale l’empêchant carrément de répondre à ses besoins primaires.

La fille de Louise Vigneault a 20 ans. Elle souffre du syndrome Gilles de la Tourette et de trouble obsessionnel compulsif (T.O.C). Parfois, ses obsessions sont tellement intenses, qu’elle s’empêche de manger, de se laver, ou d’aller à la salle de bain. «Pas besoin de vous faire de dessin, quand le tout dégénère, c’est nous qui réparons les pots cassés», a dit Mme Vigneault, visiblement épuisée.

Elle et son conjoint sont en arrêt de travail, depuis peu. À bout de souffle, à bout de ressources. Ils doivent s’occuper, seuls, de leur fille qui peut parfois passer des heures à compter les chaises de la cuisine et à les déplacer. La semaine dernière, la jeune femme a déféqué dans ses pantalons. «Je n’étais plus capable, je braillais comme c’était pas possible. Je ne savais plus quoi faire avec ça», a confié Mme Vigneault.

C’est une travailleuse sociale du CLSC qui est venue chercher la jeune femme à la maison, après avoir reçu un appel de détresse de sa mère. «Elle l’a amené à l’hôpital et elle m’a dit que rendu à ce stade-là, c’était certain qu’ils allaient la garder. Mais le lendemain, elle avait son congé», a-t-elle raconté.

À la recherche d’aide
Jusqu’à l’âge de 16 ans, celle que nous surnommerons Mélodie pour préserver son anonymat, était plutôt autonome malgré ses diagnostiques. Les ressources étaient aussi plus accessibles, selon ses parents. «Quand tu passes au monde adulte, c’est incroyable la différence», a souligné Louise Vigneault.

Elle aimerait que sa fille obtienne un meilleur encadrement pour pouvoir rehausser son estime de soi, apprendre à avoir une saine alimentation, qu’elle puisse «travailler sur du positif avec une équipe qui s’y connaît bien».

Après avoir cogné à la porte de la maison d’hébergement l’Âtre de Sept-Îles, du centre de réadaptation l’Émergent, du CSSS de Sept-Îles et même de Transit Sept-Îles, Louise Vigneault affirme ne pas avoir encore trouvé une ressource qui puisse répondre aux besoins de Mélodie. «C’est comme pas logique de déménager parce que tu as un enfant comme ça. On a besoin de ressources», a-t-elle martelé.

Avenir incertain
Depuis 2005, Mélodie s’est fait prescrire plus d’une dizaine de médicaments différents. Sa mère s’inquiète de leurs effets sur sa fille. «Ça reste du chimique. À long terme, je ne sais pas les effets que ça a sur elle », a-t-elle questionné. En 2007, Louise Vigneault a publié à son compte le livre «Pour que ma fille s’épanouisse». Elle y racontait la vie d’une famille avec un enfant qui compose avec une maladie mentale. L’an prochain, elle sortira son second ouvrage intitulé «L’horreur en trois dimensions».

Comme quoi, la situation de sa fille s’est grandement dégradée. «Je veux avant tout que sa médication soit efficace, qu’elle soit encadrée de la bonne manière, que des activités aidantes la mènent vers des réussites petites ou grandes», a dit souhaiter Mme Vigneault. «Sa ténacité, pour moi, est déjà une réussite, mais comme toute notre famille, elle est fatiguée que rien n’avance.»

Après avoir été amenée à l’hôpital en état de crise, par une travailleuse sociale, la fille de Louise Vigneault a reçu son congé 24h plus tard, au grand désespoir de sa mère. (Photo : Le Nord-Côtier)

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