Commission Charbonneau: Bernard «Rambo» Gauthier veut mettre les choses au clair

26 février 2014
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Le leader syndical de la FTQ-Construction sur la Côte-Nord, Bernard Gauthier, a amorcé son témoignage devant la commission Charbonneau, mardi. Il a indiqué vouloir profiter de son passage pour faire la lumière sur ses agissements.

Bien qu’il admette que ses méthodes aient pu «froisser» des gens, Bernard Gauthier est d’avis qu’il y a eu exagération dans certains propos rapportés à la commission jusqu’à présent. «J’espère que notre réputation va changer. J’espère d’apporter la lumière là-dessus, j’aimerais beaucoup, parce que c’est décevant», a-t-il laissé entendre, en début de témoignage.

Le représentant syndical est confiant que, contrairement à d’autres plateformes, la commission Charbonneau lui permettra enfin de passer son message. «J’ai essayé par le biais des médias pendant deux ans et ça n’a pas marché, parce que coupe au montage… Tu parles pendant 20 minutes et ils passent 30 secondes. Ils passent ce qu’ils ont besoin, donc, mon message n’a pas passé. Ici, je pense qu’il va passer, en tout cas, j’espère, c’est le but», a-t-il signifié.

Bernard Gauthier s’est présenté en défenseur des travailleurs de la région, en ajoutant que ses membres accordent une immense importance au respect de leur convention collective. C’est de cette manière, d’ailleurs, qu’il a expliqué les coûts plus élevés dans le milieu de la construction sur la Côte-Nord. Intimidation
Bernard Gauthier a raconté avoir envoyé 150 hommes sur un chantier, puisque l’entrepreneur refusait de fournir le contrat de travail.

La juge Charbonneau lui a alors reproché de faire preuve d’intimidation à travers ses méthodes. «On peut l’interpréter comme ça madame la présidente, comme de l’intimidation. Maintenant, l’intimation c’est quoi, ça part où, ça arrête où, je ne le sais pas. Mais, c’était une coutume à l’époque, une culture», a-t-il expliqué.

Plus tard, la juge lui a fermement indiqué qu’il allait devoir cesser d’intimider. «Je m’excuse madame la présidente, je n’ai pas intimidé personne. On va avancer dans nos deux journées et on verra bien», a-t-il rétorqué.

Il a tout de même relaté qu’à son arrivée en tant que représentant syndical, l’intimidation était très présente dans le milieu. «Avant que j’arrive représentant, j’intimidais sur les chantiers. J’en étais un travailleur qui se défendait. J’étais un chômeur et un bien-être social qui allait se chercher de l’ouvrage et oui, j’intimidais. Mais quand on est arrivé, on a voulu changer les choses», a-t-il fait valoir.

Placement syndical
Le représentant syndical de la FTQ-Construction s’est plaint du retrait du placement syndical imposé par le gouvernement. Le commissaire, Renaud Lachance, lui a souligné que c’était peut-être, en partie, en raison de ses agissements que les choses avaient été modifiées. «Ma façon de faire a fait que je me suis ramassé beaucoup plus de membership», s’est défendu Bernard Gauthier.

Il a reproché à la CSN d’avoir fait des plaintes en lien avec l’intimidation, uniquement pour récolter des membres à son tour. «La CSN s’est aperçue que ça marchait pas. Elle perdait ses membres. Elle s’est plainte en disant qu’il y avait de l’intimidation, du tordage de bras, pourquoi ? Pour arrêter l’hémorragie de la CSN. Je le dis ici, c’est exactement ça qui est arrivé», a martelé Rambo.

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