Industrie du fer : Le Port maintient son volume d’expédition

Par Fanny Lévesque 23 janvier 2014
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Gordon St-Gelais, René Richard et Jean-Claude Pinet.

Malgré le ralentissement qu’a connu le marché du fer en 2013, le Port de Sept-Îles est parvenu à maintenir son volume d’expédition à 28 millions de tonnes. L’année a par ailleurs été marquée par la mise en marche du plus gros chantier maritime du Canada, celui du quai multiusager, et par l’accueil du premier Chinamax à mouiller en Amérique du Nord.

En 2012, les perspectives reluisantes annoncées par les principaux joueurs miniers laissaient présager au Port de Sept-Îles que son volume d’activités atteindrait 30 millions de tonnes en 2013. Force est de constater que l’année précédente ne s’est pas avérée aussi profitable qu’elle le promettait, avec notamment le report de nombreux projets. Malgré tout, les entreprises bien en place ont su tenir le coup ce qui a permis au Port d’enregistrer un volume semblable à celui de 2012.

«Dans le contexte du marché du fer, nous sommes fort heureux que nos activités se soient maintenues», a fait valoir le président-directeur général du Port de Sept-Îles, Pierre D. Gagnon. L’administration portuaire a entre autres pu compter sur l’arrivée de Tata Steel Minerals Canada, qui a expédié quelque 240 000 tonnes de minerai de fer en 2013, grâce à l’exploitation de son projet DSO.

Labrador Iron Mines (1 663 000 tonnes) et la Compagnie minière IOC (14 563 000 tonnes) ont acheminé approximativement les mêmes volumes que l’an dernier. Cliffs a augmenté son tonnage à la mine du lac Bloom pour atteindre 5 800 000 tonnes, comparativement à 5 400 000 tonnes en 2012. La minière a cependant enregistré une baisse à ses installations de Wabush, passant de 3 246 000 à 2 826 000 tonnes de minerai en 2013.

Premier Chinamax
L’année s’est aussi terminée sur une note positive, alors que le Port a accueilli le premier minéralier de la génération des Chinamax à mouiller en Amérique du Nord, en novembre. Le monstre des mers est reparti avec à son bord plus de 300 000 tonnes de minerai, un chargement que le Port a qualifié «d’historique.» Aux dires du président-directeur général, des signes portent à croire que d’autres Chinamax pourraient visiter la baie de Sept-Îles, tôt en 2014. «C’est une nouvelle ère en matière de transport maritime, a soulevé M. Gagnon. La taille de ces bateaux permet des économies d’échelle de 30% à 40%.»

Un chantier d’envergure
2013 a également été marquée par un nombre record d’investissements de 130 millions $ dans le quai multiusager, qui doit être livré ce printemps. «On réalise le plus gros chantier maritime du Canada dans le respect des coûts et des échéanciers», se targue le PDG. Une pointe de 318 travailleurs a même été enregistrée en novembre dernier. Le Port souligne de plus les retombées générées par la phase de construction avec l’embauche de 80 à 90% de main-d’œuvre régionale et de fournisseurs locaux.

Prévisions
En 2014, la principale préoccupation du Port de Sept-Îles sera de mener à terme l’aménagement de son quai multiusager, évalué à 220 millions $. «La priorité sera de livrer cette infrastructure de classe mondiale à la satisfaction des futurs usagers», a lancé Pierre D. Gagnon. «Le calendrier est très serré et le défi sera d’atteindre nos objectifs.» Le Port s’attend d’ailleurs à ce que le nouveau quai soit opérationnel dès cet été.

En terme de volume d’activités, selon les prévisions des minières, le Port anticipe manutentionner environ 34 millions de tonnes en 2014. Le secteur minier représente 90% des activités du Port de Sept-Îles.

La visite dans la baie du CSB Years, le tout premier minéralier de type Chinamax à mouiller en Amérique du Nord, a marqué l’année 2013 pour le Port de Sept-Îles. (Photo : Michel Frigon)

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