DOSSIER: Des milliers d’abandons chaque année à Sept-Îles

15 janvier 2014
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Chaque année, des milliers d’animaux franchisent les portes de la SPCA Côte-Nord, après avoir été abandonnés par leur propriétaire. Actuellement, l’organisation septilienne est en surpopulation et fonctionne à près de 250% de ses capacités.

L’abandon des animaux est un problème provincial, alors que le Québec fait moins bien que toutes les autres provinces en la matière. À Sept-Îles, le tableau n’est pas très reluisant non plus. La directrice de la SPCA Côte-Nord, Élisabeth Barsalou, constate que les abandons dans la région sont très fréquents, peut-être même plus que partout ailleurs au Québec.

Présentement, la SPCA garde 56 chiens. En temps normal, elle dispose de l’espace pour en accueillir uniquement une vingtaine. Il faut dire que l’établissement couvre un grand territoire. «On est comme le bout du chemin. Le monde ne va pas en porter à Port-Cartier, parce qu’ils disent qu’ils y seront euthanasiés au bout de trois jours. C’est une fourrière municipale, donc ils ne les gardent pas longtemps», a fait valoir Mme Barsalou.

La SPCA a également une entente de desserte avec Havre-St-Pierre. «Qu’on veule ou non, les gens viennent nous les porter en prétendant que l’animal provient de Sept-Îles. Même les gens de la Basse-Côte nous en apportent», a-t-elle ajouté.

Éducation délicate
Une première étape vers une diminution des abandons serait certainement une meilleure sensibilisation auprès de la population, soutient la direction de la SPCA. Mme Barsalou cite en exemple le cas d’un individu qui vient régulièrement y porter des boîtes de chiots. Les petites bêtes arrivent souvent dans un bien piètre état.

«Il vient tous nous les porter dans la diarrhée, tout sales et il pense qu’il nous fait un «cadeau» avec ça et qu’on va faire de l’argent avec…avant de faire de l’argent avec ça…il faut les élever, les garder, les vacciner, les soigner», a lancé la directrice, l’air découragé.

Menacer le propriétaire d’amende ne serait pas non plus une bonne solution à moyen terme, précise-t-elle. «Si on les menace de leur charger des frais, ils vont les abandonner dans le bois l’autre bord de la rue. Il faut faire une éducation pratiquement avec des gants blancs», a déploré Mme Barsalou.

Installations désuètes
La bâtisse de la SPCA Côte-Nord est désuète. «Il est plus qu’urgent que nous ayons quelque chose d’adéquat. Travailler avec des animaux dans une bâtisse avec des planchers en bois, c’est loin d’être l’idéal. Nous ne sommes pas équipés de drains non plus pour faciliter l’entretien», a-t-elle mentionné.

L’organisation rêve depuis longtemps d’une toute nouvelle SPCA qui lui permettrait d’opérer dans des conditions plus sanitaires. À Sept-Îles, on compte environ 6 000 chiens officiellement enregistrés, mais on estime à près du double la population canine totale.

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