Disparition d’un pêcheur à Port-Cartier: La conception du pont mis en cause

Par Éditions Nordiques 11 février 2015
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La Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) a complété son enquête sur la disparition d’un pêcheur survenu au large de Port-Cartier en août dernier. La conception du pont exposait le pêcheur à une chute.

Le 14 août, Lloyd Jacques, un aide-pêcheur de 52 ans, a fait une chute par-dessus bord du crevettier Marie-Simon I durant la nuit à une quinzaine de kilomètres au large de Port-Cartier. Une importante opération de recherche par bateau et par avion avait alors été menée sans succès par la Garde côtière, la Sûreté du Québec et d’autres navires se trouvant dans le périmètre. M. Jacques, qui ne portait pas de veste de flottaison, est toujours considéré disparu à ce jour.

Selon les résultats de l’enquête de la CSST, le capitaine du crevettier de la Listugumi’qmaq First Nation Council ordonne vers 3h de remonter le chalut à bord. Les marins constatent toutefois une bonne quantité de sébastes dans le filet. Les sébastes, qui se trouvent au-dessus des crevettes, doivent être séparés à l’aide d’un cordage étrangleur.

«La conception du pont de pêche fait en sorte que le travailleur (Lloyd Jacques) doit monter sur la boîte à crevettes» pour libérer les sébastes, «l’exposant ainsi à une chute par-dessus bord», mentionne la CSST. «Sur cette boîte, les pieds de l’aide-pêcheur se trouvent à la même hauteur que la bordure supérieure du pavois, qui sert de garde-corps. Alors qu’il manipule le chalut, une vague fait tanguer le bateau. Il perd l’équilibre et tombe à l’eau», continue la CSST.

Mesures correctives et amende possible

Afin de pouvoir reprendre les activités de pêche sur le Marie-Simon I, la CSST a exigé que les aides-pêcheurs portent un gilet de sauvetage pour les opérations de virage et de filage du chalut et que l’aide-pêcheur devant monter sur la boîte de crevette soit attaché à un harnais relié à un point d’ancrage sur le bateau.

Selon Maxime Boucher, porte-parole à la Direction régionale de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine pour la CSST, «un constat d’infraction pourrait être émis» à l’employeur. Les services juridiques de la CSST ont un an, soit jusqu’au 14 août, pour émettre une amende variant entre 16 000 et 65 000$.

M. Boucher explique qu’aucun règlement fédéral ou provincial n’oblige les pêcheurs à porter un gilet de sauvetage. La réglementation fédérale exige qu’il y en ait à bord sans en obliger le port. «C’est sûr que la CSST va toujours recommander le port du gilet de sauvetage. Ça n’a pas été retenu dans l’enquête, puisque ce n’est pas un moyen de prévenir les chutes», a expliqué Maxime Boucher. L’employeur et la famille du disparu ont été rencontrés hier par la CSST.

Le Cap de Rabast de la Garde côtière avait participé activement aux recherches l’été dernier. (Photo Le Nord-Côtier)

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