CSSS de la Minganie: Mesures de compressions impopulaires

Par Éditions Nordiques 21 mai 2013
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Pour revenir à l’équilibre budgétaire, le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la Minganie s’est doté d’un plan de redressement, dont certaines mesures d’économie ont fait beaucoup de vagues. Le conseil d’administration de l’établissement de santé a même acheminé à la population un communiqué de quatre pages dans lequel il demande à la députée de Duplessis de faire des représentations gouvernementales pour obtenir du financement supplémentaire, notamment en lien avec les impacts liés au développement du Plan Nord.

Au début de mai, le CSSS de la Minganie a présenté à son personnel ainsi qu’aux résidents du foyer d’hébergement de personnes âgées, certains éléments inclus à son plan de retour à l’équilibre budgétaire visant à compenser un déficit net anticipé de 763 000$ en lien avec le budget adopté pour 2013-2014.

La centralisation de certaines activités de production alimentaire à la cuisine du CSSS, dont la préparation des dîners et des soupers destinés aux personnes âgées logées au foyer d’hébergement, était l’une des 25 mesures envisagées. En fait, le CSSS planifiait assurer le transit des repas entre les deux établissements à l’aide de camions dotés de réchauds. Cette mesure a suscité le mécontentement et même la grogne auprès de la clientèle concernée ainsi qu’au sein de la population en général.

Devant les critiques suscitées, le conseil d’administration du CSSS a émis le 9 mai un communiqué à la population pour l’informer que la décision de centraliser les services alimentaires avait été abandonnée pour le moment. «Devant les critiques formulées à l’égard de cette mesure, le conseil d’administration du CSSS a pris la décision de maintenir le statu quo, à la condition que madame Lorraine Richard, députée de Duplessis, puisse faire les représentations gouvernementales afin que le CSSS reçoive le financement relié aux particularités du 2e étage du foyer», pouvait-on lire.

Un foyer particulier
C’est que le foyer de Havre-Saint-Pierre héberge deux types de clientèle, d’une part, les personnes en perte d’autonomie nécessitant des soins de longues durées et d’autre part, les gens en légère perte d’autonomie dont la gestion est confiée à la Corporation des Aînés, un organisme sans but lucratif. Le tout est officialisé dans une entente négociée entre le CSSS et la corporation. D’après le conseil d’administration du CSSS, comme les sommes impliquées n’ont jamais été indexées au cours des 10 dernières années, cela a pour impact de susciter un manque à gagner annuel d’environ 35 000$.

Jointe à ce sujet, Marie-Jeanne Thériault, de la Corporation des Aînés s’explique mal que le CSSS attribue ce manque à gagner sur le dos des bénéficiaires de la corporation. Elle mentionne que leur Corporation verse mensuellement environ 15 000$ au centre de santé, et ce selon la tarification établie par cet établissement dans l’entente liant les deux parties. «Cette somme contribue amplement à défrayer les services offerts aux personnes âgées qui bénéficient du soutien de la corporation», a-t-elle précisé.

Plan Nord
L’établissement de santé revendique également des budgets supplémentaires pour pallier aux impacts liés au développement du Plan Nord, comme l’accroissement important de sa clientèle. «Dans un autre ordre d’idée et de façon générale, nous souhaitons l’appui de madame Richard dans nos demandes financières en lien avec les impacts du Plan Nord.»

La députée et l’Agence réagissent
La députée de Duplessis, Lorraine Richard a réagi vivement sur les ondes de la radio-télévision communautaire de Havre-Saint-Pierre. «Je trouve inquiétant que le CSSS rejette sur moi leurs problèmes administratifs alors que j’ai travaillé de près avec cet organisme pour les aider à maintenir leur autonomie; dossier que je juge extrêmement complexe. Ce communiqué me désole énormément. Il ne contribue pas à résoudre le problème. Il a plutôt semé énormément d’inquiétude au sein d’une clientèle très vulnérable, les personnes âgées», a-t-elle indiqué en entrevue. Mme Richard demande maintenant au conseil d’administration de prendre les mesures pour rassurer la clientèle visée.

Pour sa part, l’Agence de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord a indiqué dans un communiqué envoyé le 13 mai que «L’établissement a déposé un plan de retour à l’équilibre budgétaire et la grande majorité des mesures prévues à ce plan peuvent être réalisées sans affecter les services à la population, et surtout sans recourir à des budgets supplémentaires en provenance de Québec.»

La direction du CSSS de la Minganie n’a pas voulu accorder d’entrevue au Journal, s’en remettant au communiqué envoyé à la population.

Photo: archives – Le Nord-Côtier
Texte: Charlotte Cormier

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