Cliffs stoppe la phase 2 d’expansion au lac Bloom

Par Éditions Nordiques 20 novembre 2012
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Le milieu économique de la Côte-Nord s’est réveillé avec une désagréable surprise lundi matin lorsqu’il a appris que Cliffs Natural Resources suspendait les travaux de construction de la phase 2 de sa mine du lac Bloom, près de Fermont. Environ 400 employés des sous-traitants sur place ont donc dû rentrer rapidement à la maison, Cliffs n’ayant plus de contrat à offrir pour l’instant.
Steeve Paradis

«Nous suspendons les travaux de la phase 2 en raison de la volatilité des prix du fer et de l’instabilité des marchés», a indique Annie Desrosiers, porte-parole de Cliffs à Fermont. «On se donne une année pour réévaluer la situation et l’objectif demeure de relancer le projet afin que la construction soit complétée au début de 2014.»

Cette suspension aura évidemment un impact sur la production des deux mines de Cliffs, soit celle du lac Bloom et sa voisine de Wabush, au Labrador, qui produiront entre 9 et 10 millions de tonnes de minerai de fer en 2013 plutôt que les 13 à 14 millions de tonnes prévues.

Selon Mme Desrosiers, aucun employé permanent de Cliffs, même ceux affectés à la phase 2, ne subira de mise à pied. Cliffs emploie présentement 400 salariés à ses installations du lac Bloom.

Quant aux 400 employés des sous-traitants, ils ont été immédiatement démobilisés lundi et ils sont rentrés chez eux en avion dans la journée, l’entreprise ayant nolisé deux Boeing 737 pour les reconduire un peu partout au Québec.

Suivie de près
Au cabinet de la ministre des Ressources naturelles Martine Ouellet, on dit suivre la situation de près. «On a eu aujourd’hui (hier) des contacts avec Cliffs, qui nous a expliqué leur décision», a indiqué l’attaché de presse de la ministre, Steven Héroux. «Un point important à souligner est que la compagnie poursuit les travaux de décapage à la mine, ce qui nous démontre qu’elle a toujours un intérêt pour le site du lac Bloom.»

«Je ne m’attendais vraiment pas à ça», ont été les premiers mots de la mairesse de Fermont, Lise Pelletier qui, comme tout le monde, a appris la nouvelle par communiqué. «Ce que j’en comprends, c’est que cette décision a un lien avec l’instabilité du marché. On est une ville minière et on doit composer avec les réajustements faits en fonction des marchés, c’est normal que ces choses-là arrivent.»

Mme Pelletier, candidate du Parti libéral au dernier scrutin afin de défendre le Plan Nord du gouvernement Charest, croit aussi que les intentions du gouvernement Marois de hausser les redevances minières pourraient avoir une influence dans cette décision. «J’ai hâte de voir si le PQ haussera les redevances, car ça aura un impact sur les investissements», a-t-elle lancé.

L’agent d’affaires de la FTQ-Construction sur la Côte-Nord, Bernard Gauthier, partage jusqu’à un certain point l’analyse de la mairesse Pelletier. «C’est une surprise, mais je demande si ce n’est pas une stratégie des minières en rapport avec l’idée du gouvernement de hausser les redevances», a déclaré celui qu’on surnomme Rambo, dont le syndicat représente la majorité des travailleurs touchés par cet arrêt des travaux.

Les travaux de construction à la mine du lac Bloom à l’hiver 2010. (Photo : archives – Cliffs Natural Resources)

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