Campagne «Agression non dénoncée»: Un premier pas vers la guérison

Par Éditions Nordiques 20 novembre 2014
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Initié sur Internet, la campagne «Agression non dénoncée» invite les victimes d’une agression sexuelle à sortir de l’ombre, sans pour autant dénoncer leur agresseur. Une initiative saluée par l’une des coordonnatrices-intervenantes de La pointe du jour – CALACS Sept-Îles, Martine Michel, qui croit fermement aux bienfaits de la dénonciation comme étant une première étape obligatoire à franchir par les victimes dans le processus de guérison.

Des données émises par le regroupement des CALACS estiment qu’une victime prend en moyenne 13 ans avant de dénoncer son agresseur ou de se libérer de ce secret. «Plusieurs femmes vivent avec un secret. On peut tenter d’oublier, mais il y a toujours des voix ou des situations qui provoquent des malaises, explique Mme Michel. C’est souvent à ce moment que les femmes vont oser parler et dévoiler ce qu’elles ont vécu. Ce n’est pas toujours pris en considération, car on doute parfois de la parole de la victime si l’agresseur a une bonne réputation dans sa communauté.»

Un passage obligé
Pour la victime, la dénonciation de l’agression représente un moyen de se libérer de ce lourd secret, un passage obligé vers la guérison. «On ne peut pas s’opposer à une telle initiative si cela peut aider les gens à dénoncer l’agression dont ils ont été victimes et à chercher de l’aide. Pour les victimes, c’est aussi un moyen de se libérer du sentiment de honte et de culpabilité qu’ils éprouvent au quotidien, précise la coordonnatrice-intervenante. Un bel élan précurseur vers un nouveau mode de vie. En quelque sorte, une réconciliation avec soi-même.»

Peu importe l’âge à laquelle une personne est victime d’une agression, un tel événement laisse des séquelles importantes qui se doivent d’être davantage prises en considération. «C’est l’un des rares crimes où la victime éprouve de la honte et de la culpabilité. On la considère parfois responsable de ce qui est arrivé. C’est inacceptable. Le système protège les agresseurs. Même si ça s’améliore, la mentalité des gens reste la même. Il y a beaucoup à faire pour que les choses changent», soulève Mme Michel.

«Le but est d’en parler et de fournir un endroit sécuritaire où les victimes peuvent se libérer de ce lourd secret. Pour nous, la dénonciation est un premier pas pour aller chercher de l’aide. La campagne agression non dénoncée est un moyen de libération qui ne convient pas nécessairement à tous», avance celle qui invite du même coup les hommes et les femmes à ne pas hésiter à dévoiler qu’ils ou elles ont été victimes d’une agression à caractère sexuel.

Informations générales
La Pointe-du-Jour – CALACS Sept-Îles offre des services aux femmes de 14 ans et plus ayant subi une agression à caractère sexuel. Des services confidentiels et gratuits. L’organisme a trois volets d’action soit l’aide, la prévention et la défense des droits. Les personnes désirant obtenir plus d’informations, de l’écoute et du référencement peuvent composer le 418 968-2116 ou au 1 866 548-1714. En dehors des heures d’ouverture du bureau, les victimes et leurs proches peuvent composer le 1 888 933-9007.

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