Anticosti : Pétrolia souhaite investir 200 millions $

Par Fanny Lévesque 3 avril 2012
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La société d’exploration pétrolière, Pétrolia, qui lorgne l’exploitation de gisements sur l’île d’Anticosti, espère investir à court terme pas moins de 200 millions $ pour démontrer la capacité du potentiel pétrolier en Minganie. De passage à Sept-Îles, le président André Proulx a notamment fait valoir les avantages économiques de produire du pétrole au Québec, devant les membres de la Chambre de commerce.

Malgré les spéculations, difficile pour Pétrolia de quantifier la véritable valeur des gisements situés sur l’île d’Anticosti. La société croit qu’en forant trois puits et autant d’opérations de fracturation hydraulique, cela permettrait de démontrer ce que la propriété de Macasty peut produire. Ces forages entraîneraient une dépense de 50 millions $, selon André Proulx.

«Pour démontrer la capacité économique d’une exploitation, une dizaine d’autres puits horizontaux et autant de fracturation hydraulique seront vraisemblablement nécessaires, soient environ des investissements de 100 à 150 millions $ supplémentaires. À ce moment-là, nous pourrons établir la vraie valeur d’Anticosti», a expliqué le président. En ce sens, Pétrolia attend de recevoir l’appui du gouvernement pour aller de l’avant avec son projet. Il n’est donc pas assuré pour l’heure que la société procède à du forage sur l’île cet été.

Consultations prévues en 2012
Pétrolia entend également consulter les populations touchées par son projet au courant de l’année 2012. «Avant de faire des forages avec de la fracturation, nous allons consulter les gens (…) Pétrolia n’exploitera pas non plus les ressources de l’île d’Anticosti si cette exploitation constitue une menace pour la santé humaine et pour l’environnement», a rassuré M. Proulx en rappelant leur approche en Gaspésie où la société a mis en place une démarche pour que les travaux n’affectent pas la nappe phréatique. C’est travaux sont d’ailleurs effectués par l’Institut national de recherches scientifiques. «Nous proposons d’adopter la même approche sur l’île d’Anticosti.»

Selon Pétrolia, la fracturation de la roche pour obtenir «des débits commerciaux» pourra être réalisée sans l’utilisation de l’eau, et «en toute sécurité pour les humains, la faune, la flore et les nappes phréatiques.»

Avantages pour le Québec
Pétrolia ne cache pas que les avantages de produire le pétrole au Québec seraient nombreux pour la province. À l’heure actuelle, le Québec dépenserait plus de 17 milliards $ pour importer du pétrole brut. «Ce budget excède le budget consacré à l’éducation et aux hôpitaux», a souligné M. Proulx. Selon lui, refuser de produire le pétrole d’Anticosti «serait difficilement justifiable d’un point de vue économique, social et environnemental.» Le Québec importe environ 150 barils de pétrole annuellement.

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