Accès aux services psychologiques: «La crise s’aggrave», déplore un syndicat en santé

Par Éditions Nordiques 11 février 2016
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Des lits seront libérés à l’hôpital de Sept-Îles dans l’éventualité où des personnes atteintes de la COVID-19 devaient être hospitalisées.

Six mois après «avoir mis en garde les autorités contre les risques associés aux difficultés d’accès aux services psychologiques dans une région qui connaît une situation économique difficile qui accroît la détresse», un syndicat représentant des salariés du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord fait le constat que «la crise s’aggrave».

L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) a déploré la situation devant les membres du conseil d’administration du CISSS, réunis mercredi. «Il est toujours aussi difficile de consulter un psychologue dans la région. À Port-Cartier, la psychologue qui est en congé depuis un an n’a pas été remplacée», a déclaré Marie-Josée Pamerleau, travailleuse sociale et vice-présidente de l’APTS à Port-Cartier.

«À Sept-Îles, quatre des six postes sont vacants et à Havre-Saint-Pierre, un psychologue indépendant vient répondre aux besoins urgents», continue-t-elle. En juillet dernier, le CISSS de la Côte-Nord a déposé un plan d’action pour réduire le taux de suicide élevé dans la région. Selon l’APTS, «malgré les louables intentions exprimées dans son plan de prévention, (le CISSS) ne prend pas les moyens d’avoir l’effectif nécessaire pour répondre à la demande et pour combler les postes vacants des professionnels les plus aptes à apporter l’aide nécessaire».

«Aussi bien dire que les Nord-Côtiers sont des citoyens de seconde zone, qui n’ont pas le même accès aux services publics que le reste de la population du Québec», s’indigne Sylvain Sirois, responsable politique de l’APTS-Côte-Nord. Selon le syndicat, le plan de retour à l’équilibre budgétaire adopté par le CISSS pour éliminer son déficit anticipé de 6,3 millions $ est un «stratagème pour économiser, au détriment du besoin de services de la population».

«Décevant comme réaction»
Le CISSS de la Côte-Nord trouve pour sa part «décevante» la sortie de l’APTS. Le centre admet que le recrutement de personnel en soins psychologiques dans la région est difficile, mais il y a «pénurie à la grandeur du Québec», selon Sandra Morin, porte-parole du CISSS.

«Je comprends qu’ils (l’APTS) soient inquiets, mais ce n’est pas vrai que le plan de retour à l’équilibre budgétaire est un stratagème pour économiser de l’argent. Je trouve ça décevant comme réaction. Ce n’est pas vrai qu’on va économiser au détriment des services à la population», a-t-elle affirmé.

Mme Morin mentionne que «c’est déjà difficile de faire le recrutement de psychologues», or plusieurs postes vacants le sont temporairement, ce qui complique encore plus le recrutement. «Ce n’est pas un manque de volonté», affirme la porte-parole.

Il y a 24 postes de psychologues pour les établissements du CISSS Côte-Nord. De ces postes, six sont vacants «temporairement» et quatre sont à combler. La situation est plus «problématique à Sept-Îles», alors qu’il y a eu une démission et que trois postes sont temporairement vacants, soit pour raison de maladie ou de congé de maternité. Pour ce qui est du service à Havre-Saint-Pierre, ce n’est pas vrai qu’il y a «d’urgence», selon Sandra Morin. «La liste d’attente est de trois personnes. Je ne pense pas que ce soit un problème», a-t-elle expliqué.

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